Premier achat immobilier : entre rêve et réalité

L'âge médian du premier achat se situe à 32 ans(1). Appartement en ville, maison individuelle à la campagne… Entre le rêve et le réalisme économique, à quoi ressemble le premier bien qu’on acquiert ?

Mis à jour le 15/04/2024

Temps de lecture : 5 min

« Je me suis toujours rêvée propriétaire, mon conjoint non. » Sonya et Maxime ont acheté leur premier bien alors qu’ils avaient 33 et 35 ans. C’est une maison de ville d’une centaine de mètres carrés, située dans la petite couronne. Ils y vivent depuis quatre ans avec leurs deux enfants. « On a cherché dans la précipitation car je suis tombée enceinte de notre cadette, et on vivait à l’époque dans un 55m2 avec deux minuscules chambres », se remémore Sonya. Les critères du couple étaient alors bien définis : trois chambres, proche des grands-parents et de l’école où était déjà scolarisé leur aîné. « On ne s’attendait pas à trouver une maison dans notre budget, avoue Maxime. Elle est loin d’être parfaite : je n’aime pas son salon sombre, vieillot, qui donne sur cour. Mais on a eu un coup de cœur pour l’étage et les grandes chambres. »

Faire des compromis

Quelles concessions est-on prêt à faire quand on achète pour la première fois ? Si dans le cas de Maxime, c’est un salon dans son jus qu’il a fallu accepter, Claire, responsable de chaîne d’approvisionnement de 31 ans, a transigé sur l’esthétisme. « Je me rêvais dans de l’ancien, j’ai fini par acheter du neuf. » La trentenaire vit dans un appartement en rez-de-chaussée d’environ 50 m2 en Isère. « C’était un achat de raison, pas un achat coup de cœur. J’avais visité beaucoup de biens avant, et il y avait toujours quelque chose qui clochait. » Selon la salariée, la clé d’un achat réussi est de prendre son temps pour la recherche. Et, si possible, de se faire accompagner de personnes qui s’y connaissent afin d’éviter les déconvenues.

Claire a par exemple eu la mauvaise surprise de découvrir, a posteriori, que les canalisations de son nouveau logement étaient vétustes. Après deux ans passés dans l’appartement, elle cherche aujourd’hui à déménager. « Le premier bien que tu achètes, c’est ta version test : il faut y vivre, y évoluer, pour te rendre compte réellement de tes besoins et de ce qu’il te manque. Tu cherches un salon ouvert sur la cuisine parce que tu trouves ça joli dans l’idée, puis tu te rends compte que tu ne peux pas bouquiner sans baigner dans les odeurs de cuisson. Donc tu penses à nouveau tes critères. Tu apprends à te découvrir toi-même, tu affines tes envies. »

Décrocher le bien de ses rêves

En France, 61 % des Français souhaitent un jour devenir propriétaires(2). Dans trois cas sur quatre, ils se rêvent dans une maison individuelle plutôt qu’en appartement, et cherchent de l’ancien (46 %). Mais pour concrétiser son projet, il faut d’abord pouvoir le financer, rappelle Cécile, praticienne en médecine chinoise de 41 ans. « Cela fait trois ans qu’on cherche. On a fait plusieurs tentatives d’achat en habitat partagé, qui n’ont jamais abouti. Vu la conjoncture et l’augmentation délirante des taux, plus personne n’a accès au crédit. » La quadragénaire et son conjoint ont pourtant fini par trouver, abandonnant l’idée du logement collectif. « On achète une ancienne ferme traditionnelle avec une grange et un terrain à 20 minutes de Grenoble. La maison était en vente à 280 000 euros, il y avait des travaux à faire et on n’avait pas le budget. On a fait une offre à 251 000 euros, qui a été acceptée. On n’a pas encore bouclé le financement, mais on passe par un courtier qui nous a trouvé un emprunt de 186 000 euros avec un taux à 4,25 %. » Si c’était à refaire, Cécile aurait plutôt commencé par là. « C’est mieux d’aller à la banque en amont, de savoir précisément ce qu’on peut emprunter et ce à quoi on a droit. Les recherches prennent du temps, mais quand on trouve, il vaut mieux être opérationnel pour éviter que le bien ne nous passe sous le nez. »

D’autant plus qu’obtenir un prêt peut se révéler un véritable parcours du combattant. Sonya et Maxime en ont fait l’expérience : « Notre souci, c’est que malgré nos salaires corrects, on était tous les deux travailleurs indépendants. Heureusement, la banque a fini par nous accorder un emprunt sur 25 ans. » Puis, une fois le financement sécurisé, reste l’étape cruciale de voir son offre acceptée. Tous les moyens sont alors bons pour se démarquer. « On a écrit une lettre de trois pages aux propriétaires pour leur dire où on en était dans nos vies, les projets qu’on avait pour cette maison, raconte Cécile. Ça les a touchés, ce qui a fait pencher la balance en notre faveur. » Contrairement aux statistiques nationales, la jeune quadragénaire n’avait pourtant jamais aspiré à devenir propriétaire. « Depuis toute petite je trouvais ça absurde, c’était pour moi un non-sens total de s’endetter sur autant d’années, je voyais ça comme un engagement horrible. Mais ce sont les projets de bricolage qu’on a imaginés pour cette maison et ma liberté de pouvoir façonner quelque chose à notre image qui m’ont séduite. »

Vous envisagez de devenir propriétaire ?

La Macif vous accompagne dans votre achat immobilier.

Nous avons aussi séléctionné pour vous

Thématiques associées : Habitat

Article suivant