Mon ado veut un scooter, comment réagir ?

Conduire un scooter en toute autonomie étant possible à partir de 14 ans, de nombreux adolescents réclament ce deux-roues motorisé dès que l’âge fatidique approche. Symbole d’une certaine liberté, cette solution de transport nécessite néanmoins d’être vigilant.

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Une envie d’indépendance

Une feuille blanche, un stylo, quelques arguments… Et surtout, le plus important, une bonne dose d’audace. Voilà les outils, inattendus, que Salomé a utilisés pour convaincre ses parents de lui offrir un scooter. Cette étudiante de 19 ans, qui avait quelques bougies de moins au compteur lorsqu’elle a écrit une lettre à l’attention de son père et de sa mère pour leur réclamer le deux-roues tant espéré. « Beaucoup de filles de son âge en ayant un, elle l’a très vite demandé, raconte Karine, sa maman. Au début, nous n’y étions pas favorables, car nous avions trop d’appréhension. Et son frère n’en ayant pas eu, on estimait qu’elle n’en avait pas besoin non plus. Mais dans son long message, Salomé promettait d’être sérieuse et prudente ou encore de ne jamais prendre quelqu’un avec elle… Elle nous a démontré que tout serait plus simple et insisté sur le temps gagné en évitant des allers-retours tous les jours pour un oui ou pour un non. Bref, nous avons fini par céder ! »

Les moins de 18 ans représentent 8 % des utilisateurs principaux de deux-roues motorisés.(1)

La quête de l’autonomie

« Franchement, j’ai adoré vivre avec mon scooter, s’enthousiasme Salomé. J’étais bien plus libre, plus autonome pour faire ma petite vie. Entre les cours, la plage, le volley, les jobs, les sorties entre copines… Plus besoin de demander à Papa ou Maman de m’emmener partout ! Et le bonus, c’est que ça consomme moins qu’une voiture sans permis. » Sur le papier, et d’autant plus quand on a la chance d’avoir affaire à une adolescente aussi mature, les choses semblent en effet simple : la conduite du scooter est autorisée à partir de 14 ans (pour un 50 cm³ ne dépassant pas les 45 km/h), nécessite de disposer du permis cyclomoteur (catégorie AM) et l’autorisation des parents est obligatoire si l’enfant est mineur.

Ado en scooter et parents inquiets

Reste qu’au regard des statistiques, Karine et son mari avaient de bonnes raisons d’être inquiets. Les chiffres sur les accidents chez cette les jeunes font, souvent, froid dans le dos. « En 2023, en France, 116 jeunes de 14 à 17 ans ont été tués, dont 32 % en cyclomoteurs (soit 37) et 13 % en moto (soit 15), précise par exemple Thierry Monchâtre, de la Sécurité routière. Le nombre de victimes augmente fortement à partir de 14 ans et les garçons représentent 76 % des adolescents tués (en baisse, néanmoins, de -8 % par rapport à 2022), alors que les hommes représentent 82 % des morts parmi les adultes. » Avec l’ambition de réduire l’accidentalité des cyclomotoristes et l’ampleur de la mortalité, le permis AM a été rénové : dispensée par les écoles de conduite, la formation a été allongée à huit heures et s’étale désormais sur deux jours (afin de réduire la charge mentale et la fatigue de l’élève, pour une meilleure assimilation des connaissances comme des pratiques).

« Pour responsabiliser les jeunes à l’importance de l’équipement, le port de vêtements adaptés – en plus du casque et de gants certifiés – est obligatoire pendant les heures de conduite, reprend l’expert. La formation est déclinée en cinq séquences, elle commence par un échange verbal entre le formateur et l’élève sur sa vision personnelle de la sécurité routière. Les thèmes abordés sont choisis pour susciter une réflexion sur l’acte de conduire, de l’évaluation des risques aux conséquences d’un bon ou mauvais comportement. Ensuite, place à une séance de 4 heures minimum de conduite “hors” et “en” circulation (complétée par des apports théoriques sur le Code de la route, la signalisation et les règles de circulation). Enfin, une séance de sensibilisation aux risques d’une heure minimum avec la présence de l’un des deux parents achève la formation. Le but est de sensibiliser, mais aussi d’impliquer les proches des élèves lors de la délivrance du livret d’apprentissage. »

Le sérieux et la discipline au programme

Ne pas se faufiler entre les voitures, ne pas changer de file brusquement, respecter les règles de priorité et les limitations de vitesse, signaler systématiquement les changements de direction, ne jamais dépasser par la droite, ne pas oublier d’utiliser les rétroviseurs, ne pas boire d’alcool, ne pas débrayer son scooter, porter une attention particulière à son équipement (casque, deux-roues, vêtements…) et à son assurance… Tels sont les impératifs et conseils, en apparence évidents, à conserver en tête pour le conducteur comme pour les parents. Dès lors, l’aventure cyclomoteur peut démarrer sur de bonnes bases et apporter tous les bénéfices attendus. Comme apprendre à vivre ensemble sur la route, à se responsabiliser et à comprendre l’importance des règles. « Cet épisode scooter a été très utile à Salomé pour faire évoluer son comportement sur la route et son apprentissage du Code de la route, elle a d’ailleurs ensuite fait de la conduite accompagnée à 15 ans sans souci, conclut Karine. Du coup, concernant son petit frère Louis, nous ne serions pas opposés à ce qu’il se déplace en scooter. C’est un enfant très discipliné et très sérieux pour son âge, mais il n’a encore rien demandé pour le moment ! »

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