Peur phobique de conduire : comment se sortir de l'amaxophobie ?

L’amaxophobie, autrement dit la peur « sévère » de conduire, concernerait 5 % de la population. Et ce chiffre grimpe à 50 % chez les personnes ayant eu un accident de la route. Comment cette phobie se manifeste-t-elle ? Quels accompagnements peut-on mettre en place pour la surmonter ? Nous avons demandé conseil à une psy.

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Rédaction SoPress

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Stresser de passer le permis de conduire

Jusqu’en classe de Terminal, Marina, comme la plupart des adolescents, avait hâte de passer son permis de conduire. Elle se voyait déjà au volant d’une voiture qu’elle aurait acheté d’occasion après des mois à enchaîner les petits boulots, partant en virée pour le week-end avec des copains. À elle la liberté ! Mais rien ne s’est passé comme prévu. « Lorsque je me suis retrouvée pour la première fois sur le siège conducteur d’une voiture d’auto-école, pour l’évaluation destinée à déterminer le nombre d’heures de conduite dont j’aurais besoin, j’ai paniqué », se souvient celle qui est désormais trentenaire. Après plusieurs tentatives, des nuits de cauchemars et plusieurs crises d’angoisse, la jeune femme a finalement décidé de reporter son projet, perdant au passage les arrhes versées à l’auto-école. « Ensuite, j’ai vécu dans des grandes villes avec un bon maillage de transports urbains, donc je n’avais pas besoin de conduire », poursuit-elle. Jusqu’au jour où son conjoint se voit offrir un très bon poste à Bourges, dans le Cher. « J’ai réalisé que je ne survivrais pas dans cette région sans le permis de conduire, alors je suis retournée dans une auto-école », raconte Marina. Malheureusement, les crises d’angoisse sont revenues à la vue du volant.

Subir des crises d’angoisse

En effectuant des recherches, Marina découvre qu’elle souffre d’amaxophobie, la phobie de la conduite, et que sa vie passée dans les grandes villes a sans doute fait partie d’une stratégie d’évitement. « J’ai tâtonné, j’ai été voir une coach qui ne m’a été d’aucun secours, et puis j’en ai parlé à mon médecin traitant qui m’a recommandé de consulter un psychologue ou un psychiatre. » Aujourd’hui, elle conduit tous les jours pour se rendre sur son lieu de travail. Pour le docteur Elise Lelarge, médecin psychiatre et psychothérapeute en Loire-Atlantique, « la phobie de conduire se manifeste comme les autres phobies. En général, les gens font des crises d’angoisse, ce qui se manifeste par une accélération du rythme cardiaque et de la respiration, des sueurs, des tremblements, la sensation qu’ils vont devenir fous ou mourir. » Elle précise qu’il faut distinguer la « phobie simple », qui survient sans évènement déclencheur, des « phobies post-traumatiques », qui peuvent être liées à un accident. Le médecin précise que des troubles de la vue, constatés lors d’un bilan orthoptique, peuvent aussi être à l’origine d’une peur de conduire.

Un traitement possible en quelques séances

Dans le cas des phobies, le diagnostic est réalisé en consultation. « Je discute avec le patient pour comprendre dans quelles conditions les symptômes sont apparus », explique-t-elle. La phobie peut être totale, ou concerner des configurations précises, telles que la conduite sur une quatre voies ou l’autoroute, le passage sur un pont ou au bord d’une falaise. Si certains médecins prescrivent des antidépresseurs et des anxiolytiques, d’autres, comme le docteur Lelarge, ont recours à des méthodes telles que la psychothérapie, l’hypnose et les thérapies cognitives et comportementales. « Pour une phobie simple, sans problème médical ni traumatisme, en une dizaine de séances, les gens peuvent constater une amélioration », rassure-t-elle. En revanche, en cas de syndrome de stress post-traumatique, lié par exemple à un accident de la route, le traitement peut être plus long. Marina a eu besoin d’une année pour réussir à démarrer une voiture sur un parking à côté d’un moniteur. « Dans mon cas, il s’agissait d’un manque de confiance en moi que j’attribue à mon père qui a passé sa vie à dénigrer la conduite des femmes », a-t-elle fini par comprendre dans le cabinet de son médecin.

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