Comment adapter son alimentation à une baisse d’activité physique ?

Vous ne pouvez pas ou plus pratiquer une activité physique régulière ? Si vous aviez l’habitude de faire régulièrement et/ou intensément du sport, il va falloir veiller à également adapter votre régime alimentaire. En effet, vos besoins vont changer. Détails avec Anthony Fardet, nutritionniste.

Temps de lecture : 5 min

à propos du contributeur

Anthony Fardet

Nutritionniste

En cas de repos forcé, de confinement exceptionnel ou de modification de style de vie, une personne ayant l’habitude de pratiquer du sport en extérieur ou en salle va voir son quotidien changer. Pour accompagner le corps dans cette modification de rythme et de dépenses énergétiques, la gestion de l’alimentation se révèle particulièrement importante pour s’adapter aux nouveaux besoins, revus à la baisse.

Quels sont en moyenne les besoins caloriques quand il n'y a pas ou très peu d'activité physique ?

Anthony Fardet « Les besoins énergétiques varient en fonction du sexe, de l’âge et de l’activité physique. Difficile de donner des conseils pour les enfants car l’apport nécessaire varie beaucoup entre 3 et 18 ans, lorsque le jeune est en pleine croissance. Après 18 ans, en période d’activité physique moindre, il est conseillé de ne pas dépasser en moyenne 2100 kcal par jour pour un homme adulte (contre 2700 pour une activité modérée) et 1800 kcal par jour en moyenne pour une femme adulte (contre 2000 pour une activité modérée). Il faut donc diminuer, en période de confinement ou de repos forcé, l’apport énergétique (de 10 à 20%), cela va de soi. En revanche, pour les personnes âgées, elles doivent au maximum garder les apports caloriques habituels pour maintenir leur forme physique. »

 

Apports caloriques quotidiens conseillés en cas de sédentarité accrue*

Homme

19-30 ans

2500

31-50 ans

2350

51-70 ans

2150

71 ans +

2000

Femme

19-30 ans

1900

31-50 ans

1800

51-70 ans

1650

71 ans +

1550

 

Quels sont les aliments conseillés lorsque l'on ne fait quasiment aucune activité physique ? Quid des aliments à calories négatives par exemple ?

A.F. « On entend souvent parler des aliments à calories dites négatives qui contiendraient si peu de calories que l’énergie de notre corps consacrée à leur digestion serait supérieure à celle que les aliments fournissent. Cependant, il n'y a pas de preuve scientifique que des aliments puissent être à calorie négative. En revanche, on peut conseiller les légumes comme le concombre, céleri-rave, haricots verts, courgette, épinard, chou-fleur, endive ou asperge. Les produits végétaux sont riches en fibres et en eau, à la fois rassasiants et peu caloriques. De façon générale, il s’agit de cuisiner à partir d’ingrédients et/ou aliments plus ou moins bruts, sources de sucres lents et riches en vitamines. »

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Quels sont les aliments caloriques et les faux amis à éviter en cas de sédentarité accrue ?

A.F. « En période de diminution d’activité sportive, il est recommandé de réduire l’apport d’aliments ultra-transformés, hyper palatables (réconfortants à mâcher), souvent très denses en énergie et qui nous poussent à manger « sans faim », type snacks sucrés, salés, et/ou gras, confiseries, plats préparés comme les pizzas industrielles, glaces… Cela peut s’avérer difficile car durant une période de sédentarité accrue, le besoin de réconfort passe parfois par ce type de nourriture « doudou ». »

« Aucun aliment n’est réellement à interdire, mais tout est une question de dose. »

Anthony Fardet, nutritionniste

A.F. « Il faut bien avoir conscience que sans activité sportive, le corps ne pourra pas gérer correctement un apport calorique trop important et le sucre se transforme vite en gras sous-cutané ou hépatique. »

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Le gras et le sucre pour les personnes âgées

Si un apport important en gras et en sucre est à limiter pour les enfants et les adultes en cas de sédentarité accrue, il faut noter que cette règle s’applique moins aux personnes âgées. Comme le souligne le nutritionniste Anthony Fardet, l’âge conduit souvent à une perte d’appétit, parfois à cause de l’isolement, souvent parce que la mobilité se dégrade, et elles ne bougent plus assez pour provoquer une sensation de faim. Dans ce cas, les aliments gras ou sucrés sont davantage permis car ils permettent généralement de stimuler leur appétit.

Quelles sont les bonnes règles à adopter (nombre de repas, heure des repas, etc) ?

A.F. « Il est toujours mieux de manger à heure fixe. En période de sédentarité forcée, il n’est pas conseillé de prendre des collations à 10h00 et 16h00 comme on a souvent coutume de le faire pour « caler une petite faim ». Trois repas équilibrés riches en vrais aliments, en produits végétaux, et diversifiés devraient apporter ce qu’il faut en cas d’inactivité physique. Cependant, si cela n’est vraiment pas suffisant, alors privilégiez des snacks à base de vrais fruits riches en eau (pomme, banane, etc.). Les fruits à coque (amande, noix, noisettes…) ou fruits séchés seront trop énergétiques. Si vous êtes confinés chez vous, c’est aussi l’occasion d’apprendre de nouvelles recettes et de prendre davantage le temps de cuisiner. »

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*Source : https://www.sante-sur-le-net.com/nutrition-bien-etre/nutrition/besoins-energetiques/
L'Essentiel de l'article
- Éviter les aliments trop caloriques et trop sucrés - Adapter les portions et limiter à 3 repas par jour - Tester de nouvelles recettes avec des produits bruts
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