Bébé arrive : comment préparer l’aîné  ?

Entre la joie d’accueillir un nouveau-né dans la famille et la crainte de perdre l’attention de ses parents, l’arrivée d’un bébé n’est pas chose aisée pour le ou les aînés, notamment dans les familles recomposées. Comment préparer le terrain et gérer le nouveau quotidien ? Témoignages de parents et conseils d’une psychologue petite enfance.

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Rédaction SoPress

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Fin de l’enfant unique

L’arrivée d’un nouveau-né dans une famille perturbe inévitablement la relation entretenue par les parents avec leur premier enfant, perdant son statut d’enfant unique pour celui de grand frère ou grande sœur. Alors, comment faire pour accompagner avec douceur ce changement ? Tout commence avec l’annonce de la grossesse. Pour Héloïse Junier, psychologue petite enfance et autrice de Frères et sœurs - une histoire de complicité et de rivalité - (février 2025, éditions Les Arènes), les parents devraient se poser la question de l’inclusion de l’aîné dès le début même de la grossesse. « Déjà, lorsque la mère tombe enceinte, la communication avec l’aîné change. La mère peut être plus fatigable et moins disponible, spontanée et enjouée. L’enfant capte tous ces signaux non verbaux très facilement, quelle que soit sa tranche d’âge, parfois avant même que la mère sache qu’elle est enceinte », explique-t-elle.

S’adapter à l'âge de l'aîné

La capacité d’un enfant à comprendre une grossesse est très variable suivant son âge. Pour un enfant de moins de 5 ans, une grossesse est très abstraite. Nombre de parents s’appuient sur des lectures. Dans le rituel du coucher de leur petit de 2 ans, Sarah et Baptiste ont introduit des livres qui parlent de naissance de petit frère et sœur et du processus de la grossesse jusqu’à la maternité. « On lui a aussi montré des photos de sa naissance. Ça l’a rassuré. Mais on a veillé à ne pas lui en parler tout le temps pour ne pas le perturber », précise Sarah. En revanche, un enfant de plus de 10 ans, lui, prend conscience de la grossesse et peut se projeter. « Les parents vont pouvoir le missionner et le responsabiliser. Il aura un rôle très important à jouer. Il est essentiel de l’intégrer », rappelle Héloïse Junier. Stéphane et Marie, père et belle-mère de Raphaël, ont impliqué l’ado de 12 ans pendant toute la durée de la grossesse. « On lui montrait les échographies, il connaissait les dates clés. Il posait beaucoup de questions », racontent-ils. Les parents lui ont proposé de participer aux préparatifs pour accueillir Billie. Avec enthousiasme, l’ado a aidé à préparer la chambre, donné son avis sur le choix des vêtements et du mobilier et participé à la rédaction de la liste de naissance. « On lui a aussi expliqué qu’il serait souvent réveillé par les pleurs et qu’on aurait parfois un peu moins de temps pour lui. On lui a demandé s’il pouvait parfois jouer un rôle de soutien pour nous soulager », se souvient Marie. À la naissance de Billie, Raphaël a naturellement proposé son aide pour lui donner les biberons, il préparait ses purées et venait observer le rituel du bain. « Il était très affectueux et la prenait souvent dans ses bras », ajoute Marie.

Système d’attachement réactivé

Dans la famille de Sarah, le premier mois après la naissance a été très difficile. Le petit Hugo a adopté une attitude de rejet envers son petit frère. « Il disait qu’il ne l’aimait pas, avait des gestes brusques et faisait parfois des crises. Mais, après un mois, il a commencé à accepter et prendre plus soin de son frère », confie Sarah. La psychologue petite enfance explique que « pour un enfant en bas âge, la naissance d’un petit frère ou petite sœur peut être très insécurisant. Son système d’attachement peut être réactivé. Il ne s’agit pas de jalousie, mais d’un besoin pour se rassurer de retrouver une proximité avec sa mère désormais moins disponible ». Ainsi, les parents d’Hugo n’ont pas hésité à lui dire qu’ils restaient ses parents et que sa place dans la famille ne serait pas menacée par le bébé. Pour qu’Hugo ne se sente pas délaissé, chacun a veillé à avoir des temps et activités individuels avec leur aîné, comme aller au parc à jeux ou faire de la lecture sans le bébé. De leur côté, Marie et Stéphane ont fait attention à ne pas mettre la pression à Raphaël sur son rôle de grand frère. « Au contraire, on insistait plus sur le fait qu’on serait toujours présent pour lui. Son père lui rappelait son amour. De temps en temps, il l’emmène voir un match ou déjeuner au restaurant entre père et fils », souligne Marie. Soirée film, sushis ou burgers… ils ont toutes leurs soirées privilégiées avec Raphaël après le coucher du bébé.

Bébé et famille recomposée

Une famille recomposée comme celle de Marie doit être encore plus attentive au bien-être de l’aîné. « Le lien entre demi-frères et demi-sœurs peut-être moins fort. Avoir des relations stables peut être compliqué. Ainsi, les parents peuvent redoubler d’effort pour consolider ces liens, comme faire preuve d’une grande équité entre les enfants et pourquoi pas encourager à ce qu’ils s’appellent “frère” et “sœur” », recommande Héloïse Junier. Naturellement, Raphaël a nommé sa demi-sœur comme « sœur », les parents ayant bien veillé à lui laisser le choix. « On ne voulait rien lui imposer », insiste Marie.

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