Dépression hivernale
Les personnes les plus affectées par ces effets du changement de saison éprouveraient même à cette période de l’année ce qui pourrait être qualifié de déprime saisonnière ou de blues hivernal. « Il se poursuit tout au long de l’hiver, mais il se manifeste dès la rentrée de septembre, explique la psychologue Lise Mourey. La première raison en est sans doute le retour aux contraintes après la pause plus ou moins longue des vacances d’été. On retourne à son quotidien, à ses impératifs accompagnés parfois de pression professionnelle. C’est multifactoriel. C’est la fin d’une période plaisante et on sait qu’on s’embarque dans une période un peu plus dure. » Mais la luminosité et la baisse des températures y sont aussi pour quelque chose dans cette baisse de moral et d’énergie. « Le fait d’avoir des journées beaucoup plus courtes, des températures qui baissent et moins d’exposition au soleil, d’un point de vue biologique, cela a un énorme impact. Ça vient dérégler l’horloge biologique, on va avoir envie d’hiberner, de dormir plus, de moins sortir. Mais cela a aussi des conséquences sur l’humeur et le niveau d’énergie », poursuit Lise Mourey.
Cocooning et sport
Pour contrer cette déprime qui accompagne l’hiver, il existe cependant des solutions. « On peut profiter par exemple du froid pour s’autoriser des moments cocooning avec un chocolat chaud et ne pas culpabiliser si on reste un peu plus chez soi. Mais il ne faut pas non plus se morfondre et oublier de maintenir une activité physique qui, elle aussi, est bonne pour le moral », estime la professionnelle de la santé mentale. C’est exactement la formule qu’a choisie Émeline, 41 ans. Son secret pour combattre le blues hivernal : un savant mélange de motivation et de moments pour elle. « Je me fixe un emploi du temps pour la semaine. Il y a les soirs et les jours de week-end où je rattrape sur mon canapé et sous un plaid mes films et mes séries en retard, et les autres où je vais à la salle de sport ou faire un footing », témoigne la quadragénaire. Pour elle, c’est aussi le moment d’amener ses deux enfants au musée ou de se balader pour regarder les décorations de Noël avec eux : « C’est beau de voir leur émerveillement ! Du coup, moi aussi, ça me ramène un peu en enfance. »
Les fêtes et la rentrée de janvier
Mais l’arrivée des fêtes de Noël serait aussi pour certains une source de petite déprime hivernale. « Contrairement à ce qu’on pense, pour la majorité des Français, les fêtes de fin d’années sont redoutées. Il y a plus de personnes qui n’aiment pas Noël que l’inverse. L’enchaînement Noël, nouvel an, Saint Valentin, peut être difficile selon sa situation familiale ou sentimentale. Ce sont des moments où on est parfois confronté à sa solitude », analyse la psychologue. Mickaël, 35 ans n’a jamais été « très Noël ». « C’est une période que je n’aime pas en règle générale. Je crois que ça a débuté quand j’étais encore lycéen. Je me sentais déprimé et fatigué dès que les journées commençaient à raccourcir », se souvient-il. Avec les années, il a appris à contrer ce blues hivernal. « Il faut se donner un coup de pied aux fesses et réussir à maintenir une activité sociale le week-end et après le travail malgré le froid et la nuit qui tombe tôt », assure Mickaël. Pour lui, si l’été rime avec barbecue, l’hiver est forcément synonyme de raclettes entre amis : « C’est le plat réconfortant par excellence. Alors, bien sûr, ce n’est pas tous les week-ends, mais ça me donne du baume au cœur et une bonne raison d’affronter la météo pour aller faire du sport ! » Mickaël a une autre botte secrète qu’il a ramenée de son année passée en Finlande durant ses études. « Je me suis mis à la luminothérapie. C’est peut-être un peu extrême quand on habite à Lyon et mes amis se moquent de moi. Mais franchement, ça marche. J’ai ma propre lampe et je l’utilise tous les jours, ou presque, en décembre et janvier », sourit le trentenaire. La psychologue Lise Mourey valide volontiers les astuces de Mickaël pour que l’hiver se passe en douceur. La luminothérapie, pourquoi pas. « Mais si on passe ne serait-ce que 15 minutes dehors pendant la journée, même s’il ne fait pas beau, c’est déjà très bien. » Côté alimentation, attention à ne pas abuser du fromage fondu : « Le Mont d’Or et la raclette c’est super, mais il faut aussi un apport en vitamine grâce aux fruits et légumes de saison. On peut même parler avec son médecin pour envisager une cure de vitamine D. »
Besoin de soutien psychologique ?
Parce qu'un problème de santé mentale ne doit pas être négligé, avec la Macif vous pouvez bénéficier d'un soutien psychologique.