Diabète gestationnel : risques et traitement

Développer un diabète de grossesse peut entraîner des risques pour la santé de la mère et pour celle du bébé. Quels sont les facteurs de risques de le contracter ? Quels sont les traitements pour le gérer ? Devient-on diabétique à vie ? Explications de Romane Rivière, sage-femme en libéral, et témoignages de mamans concernées.

Temps de lecture : 6 min

à propos du contributeur

so press
Rédaction SoPress

Avec SoPress, la Macif a pour ambition de raconter le quotidien sans filtre.

Comme toutes les femmes enceintes, Anoushka a dû effectuer un test de glycémie à jeun au terme du premier trimestre. Si les résultats de ses prises de sang étaient bons, sa gynécologue a souhaité lui prescrire en plus un test HGPO (hyperglycémie provoquée par voie orale). La raison ? Anoushka était tombée enceinte à 35 ans, âge au-delà duquel le risque de diabète gestationnel augmente. Mauvaise surprise, on lui en a justement dépisté un à son sixième mois de grossesse.

Diabète gestationnel, de quoi parle-t-on ?

Cette intolérance au glucose se traduit par une augmentation de la glycémie chez une femme enceinte. Selon l’enquête nationale périnatale 2021, la fréquence du diabète gestationnel a augmenté, passant de 10,8 % en 2016 à 16,4 % en 2021. Augmentation en partie liée à un meilleur diagnostic, mais aussi à la présence plus fréquente chez les mères de facteurs de risque. « Il en existe plusieurs : le surpoids ou l’obésité des femmes démarrant une grossesse, un âge supérieur à 35 ans ou des antécédents de diabète (parent diabétique ou diabète gestationnel lors d’une précédente grossesse) », précise Romane Rivière, sage-femme en libéral. Dans le cas d’une détection de diabète gestationnel, la femme enceinte est suivie par une équipe pluridisciplinaire (gynécologue, endocrinologue, diététicienne, sage-femme) chargée de lui prescrire un régime alimentaire sain et équilibré pour stabiliser son taux de glycémie. « Elle devra aussi pratiquer une autosurveillance glycémique en se piquant le doigt pour prélever une goutte de sang avant et après chaque repas. Si le taux de glycémie ne diminue pas, on met en place un traitement par injection d’insuline », ajoute la sage-femme. Une autre précaution à prendre ? Pratiquer une activité physique régulière.

Pour la mère, le diabète de grossesse augmente le risque de développer une prééclampsie (une maladie qui peut toucher jusqu’à 5 % des femmes enceintes) lors de l’accouchement et peut aussi être à l’origine d’un poids très élevé du nouveau-né, ce qui peut entraîner des complications. Si le diabète gestationnel disparaît en général après la grossesse, le risque de récidive du diabète lors d’une autre grossesse est plus important. La santé du bébé est elle aussi mise en jeu, avec un risque de développer plus tard un diabète de type 2.

Régime alimentaire strict

Malgré ses 35 ans, Anoushka ne présentait pas de facteur de risques : ni surpoids ni antécédents de diabète. Malade tout le long de sa grossesse, la future maman n’a trouvé qu’une solution pour apaiser ses nausées incessantes : consommer des aliments sucrés. « Je buvais du soda et je mangeais des barres chocolatées, alors que ce n’était absolument pas dans mes habitudes alimentaires. Les médecins ont soupçonné que ma consommation excessive de sucre, au même titre que le placenta de mon bébé, pouvait être à l’origine de mon diabète gestationnel », se souvient-elle. Reste que l’annonce de cette complication a été une douche froide pour Anoushka : « Je l’ai appris seule en lisant les résultats de la prise de sang. J’étais chamboulée et totalement perdue. »

Sur les conseils d’une endocrinologue, elle a alors suivi un régime alimentaire strict. « Ça a été très brutal. Mais j’avais tout de même droit à un repas par semaine où je pouvais me lâcher », avoue-t-elle. Son diabète désormais maîtrisé, la future maman se piquait le doigt tous les jours après les repas pour vérifier son taux de glycémie. Mais lors des 15 premiers jours de son huitième mois, alors qu’elle suivait le régime à la lettre, son diabète est monté en flèche. Résultat : Anoushka a dû se faire des piqûres d’insuline tous les soirs pendant cette période. Lors de son dernier mois de grossesse, son taux de glycémie s’est finalement stabilisé. À la naissance du bébé, non seulement il était en très bonne santé, mais le diabète gestationnel de sa mère avait disparu. Bonne surprise, elle n’en a pas refait lors de sa deuxième grossesse.

Application de suivi des glycémies

Soline, 35 ans, n’a fait aucun diabète lors de sa première grossesse et n’avait pas non plus d’antécédents familiaux de diabète. Pour sa deuxième grossesse, les résultats de son premier test de glycémie à jeun étaient bons, raison pour laquelle on ne l’a pas contrainte à faire un test HGPO. Reste que passé son sixième mois, plusieurs complications ont inquiété cette future maman de jumeaux : « Mon ventre me démangeait, les fœtus grossissaient par à-coups, j’avais beaucoup de contractions et j’étais souvent hospitalisée. J’ai donc préféré faire tous les examens possibles pour être rassurée. » Parmi ces tests, elle fait celui de l’HGPO. Mauvaise surprise : on lui découvre un diabète gestationnel. « Je n’aurais jamais cru en avoir. C’est ma sage-femme à domicile qui me l’a appris », raconte-t-elle. Dès lors, Soline commence à se piquer avant chaque repas et deux heures après pour surveiller son taux de glycémie. « Ça n’a rien de compliqué. Je note simplement mes résultats sur mon application portable MyDiabby, ce qui permet à mon endocrinologue de contrôler au quotidien l’évolution de mon diabète », éclaire-t-elle.

En autodidacte, la future maman se constitue un nouveau régime alimentaire en s’informant en ligne et auprès de son entourage. Comme Anoushka, elle bannit tous les aliments sucrés, mais s’octroie de temps en temps deux carrés de chocolat tout en contrôlant un éventuel pic de glycémie. Pour Soline, elle qui a toujours mangé sainement, changer quelques habitudes alimentaires n’a rien eu de difficile ou de très frustrant. « Parfois, c’est un peu contraignant comme lorsque je dois contrôler ma glycémie deux heures après mon repas alors que je suis en pleine sieste. Mais je préfère éviter de risquer de passer au stade de l’insulinothérapie (traitement par injection d’insuline, ndr). Et je suis rassurée de savoir que ce diabète gestationnel a de très grandes chances de disparaître après mon accouchement », se réconforte-t-elle.

Prendre soin de soi enceinte et après

La Macif vous accompagne dans ce nouveau moment de vie.

Nous avons aussi séléctionné pour vous

Thématiques associées : Santé

Article suivant
The website encountered an unexpected error. Please try again later.