L'éco domotique pour une maison plus verte ?

On pense souvent à opter pour une maison connectée pour gagner en sécurité et en confort. Mais la domotique a un autre avantage. Celui de pouvoir surveiller et maîtriser sa consommation d’énergie ou d’eau. Les objets connectés sont nombreux à offrir ces possibilités, pour adopter un mode de vie plus durable.

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Rédaction So Press

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Gérer les différentes tâches de la maison depuis son smartphone, depuis quelques années, c’est possible. Notre habitat est devenu intelligent et connecté. Du chauffage à la lumière en passant par les systèmes de sécurité, l’électroménager ou les volets roulants, la domotique permet à tous de centraliser et automatiser la gestion de sa maison. « Il y a quatre piliers en domotique : le confort, la sécurité, le multimédia, mais aussi la maîtrise de la consommation énergétique », estime François-Xavier Jeuland, fondateur de l’Observatoire de l’immobilier connecté et responsable et vice-président de la Smart Buildings Alliance (SBA), une association réunissant 500 entreprises avec comme vocation d’être l’organisation de référence du smart building.

Maîtriser sa consommation d’énergie

Vivre dans une maison connectée ne se résume donc pas simplement à déclencher une lessive depuis son smartphone ou lancer une playlist en s’adressant à son assistant vocal. Nicolas, 50 ans, a par exemple opté pour un thermostat connecté pour sa maison en banlieue parisienne. Relié à sa chaudière à gaz, il lui permet de choisir quand et quelle pièce chauffer selon des plannings qu’il peur affiner à volonté. « La nuit je règle la température à 16 degrés, ensuite ça chauffe un peu le matin quand on se lève, puis le chauffage s’éteint la journée pour s’enclencher de nouveau en fin de journée quand on rentre du travail », explique-t-il. Un peu geek, il s’intéresse à la domotique depuis déjà plusieurs années, séduit par toutes les possibilités qu’elle peut offrir. Sa maison est aujourd’hui presque entièrement connectée. « J’ai installé entre autres des capteurs de mouvements. Quand je monte me coucher, une lampe s’allume pendant une minute et puis elle s’éteint. Mais aussi un détecteur de fuite d’eau. Si l’eau coule, ça sonne directement sur mon portable, il existe même des électrovannes qui peuvent couper l’arrivée d’eau en cas de fuite. Tout ça c’est du confort, mais ça permet également de ne pas gaspiller le gaz, l’électricité ou l’eau ! », ajoute-t-il.

« Éviter le gaspillage, ça offre de belles économies sur sa facture d’électricité », sourit Malek, 35 ans, qui a lui décidé d’équiper son pavillon près de Grenoble il y a quelques mois, en pleine flambée du prix de l’énergie. Initialement novice en matière de domotique, c’est un ami qui lui a conseillé de sauter le pas : « J’ai donc installé un thermostat connecté. Ça permet vraiment d’optimiser ma consommation. Pour l’instant, je suis à peu près à 20 % de moins que l’hiver dernier. En gros, je ne chauffe plus pour rien ! »

Économie d’eau et chauffage naturel

La diminution de la consommation est telle après l’installation d’un thermostat connecté que le gouvernement a même récemment lancé un dispositif d’aide à ceux qui voudraient s’en équiper. Entrée en vigueur le 1er décembre dernier, il permet de faire poser chez soi par un professionnel des thermostats et des têtes thermostatiques connectés et de bénéficier de 260 € à 624 € d’aide à l’installation. La domotique contribue aussi à éviter le gaspillage d’une autre manière : en faisant prendre conscience de sa consommation, notamment celle de l’eau.

Malek a donc opté pour un pommeau de douche connecté. « C’est assez simple. Quand on prend une douche, il s’allume. D’abord en vert entre 0 et 10 litres consommés, puis en bleu entre 10 et 20, etc. Jusqu’à 40 litres où, là, il se met carrément à clignoter », s’amuse le trentenaire. Connecté à une application, le pommeau peut mémoriser jusqu’à 200 douches et les transmettre pour permettre à l’utilisateur de suivre ses économies dans le temps. « Pour mon fils de 8 ans, c’est presque devenu un jeu. Il essaie d’utiliser le moins d’eau possible », raconte Malek. Bientôt, il voudrait encore aller un peu plus loin pour faire diminuer sa consommation d’énergie. « J’aimerais changer la motorisation des volets roulants de ma baie vitrée, de mes fenêtres et portes-fenêtres » prévoit l’Isérois. En hiver, grâce à un micromodule connecté à des capteurs météo et à son thermostat, il pourrait se servir de la lumière du soleil pour chauffer naturellement la maison. « Et l’été, les volets se baisseront tout seuls quand il fera trop chaud ou que le soleil tapera trop dans la maison, pour garder la fraîcheur », s’imagine déjà Malek.

Vers une domotique moins énergivore

La copie de la domotique n’est cependant pas encore parfaite. L’accumulation d’objets connectés se révèle forcément énergivore. « Notamment si on réfléchit en termes de bande passante ou au niveau des data centers », précise François-Xavier Jeuland. Mais les fabricants et les Gafam se sont accordés pour mettre en place le protocole Matter, un standard unifiant tous les objets connectés d’un logement pour leur fonctionnement. Une uniformisation qui devrait se généraliser et permettre d’alléger le coût en énergie de la domotique.  Selon lui, la domotique peut devenir aussi incontournable demain que l’isolation thermique aujourd’hui pour rendre la maison plus verte : « Il me semble que les objets connectés font partie de la solution. Ils sont très faciles à mettre en œuvre et ont un vrai impact. 20 à 30 % de consommation en moins grâce aux thermostats connectés, ce n’est pas négligeable. »

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