Perte des dents de lait, comment préparer son enfant ?

Passage obligé dans la vie de nos petits, la perte de leurs dents de lait n’en est pas moins une étape importante et parfois douloureuse. Mais on peut néanmoins les aider à traverser cette épreuve du mieux possible. Conseils de parents et de spécialistes…

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Rédaction SoPress

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Certains parents l’ont sans doute remarqué : les petites filles perdent leurs premières dents plus tôt que les petits garçons. « J’ai été surprise avec ma deuxième, se souvient Maud. Comparé à ce qui s’était passé avec son grand frère, elle a perdu sa première dent de lait huit mois plus tôt. Rien de grave, mais je ne m’y attendais pas. » Cela rien d’étonnant, rassure le Dr Camille Ravinet. « Les filles et les garçons n’ont pas le même rythme de croissance, explique cette dentiste pédiatrique et chirurgienne-dentiste à Paris. En général, pour les petites filles, ça arrive vers 5 ans et demi et pour les petits garçons vers 6 ans, voire 6 ans et demi. »

Gérer l’angoisse de la perte

« En dehors des cheveux et des ongles, les dents sont les premiers éléments du corps a priori stable qui disparaissent et cela peut générer une inquiétude. C’est un morceau de soi qui tombe, note le Dr Stéphane Clerget, pédopsychiatre. Mais les jeunes parents peuvent se rassurer : il est rare qu’un enfant vive difficilement la perte de ses premières dents de lait. « Généralement, ils sont en grande section de maternelle, et, en réalité, ils ont plutôt hâte que ça leur arrive pour faire comme les grands qui sont déjà au CP », explique la dentiste pédiatrique. Mais dans le cas où une angoisse se manifeste, il est primordial de ne pas ignorer leurs craintes ou de les minimiser : « Je leur explique que leurs nouvelles dents viennent parce qu’elles sont prêtes et que les anciennes ont fini leur travail. Je leur dis que c’est comme ça qu’ils auront des dents de princesse ou de superhéros », raconte de Dr Ravinet. N’oublions pas la grande alliée des parents dans cette période : la petite souris ! Et pas question pour les parents de culpabiliser ou d’hésiter à glisser une pièce sous l’oreiller « Il faut compenser la perte, c’est indispensable », souligne le pédopsychiatre.

Affronter la peur du sang et/ou de la douleur

Estelle, maman de deux garçons d’aujourd’hui 7 et 9 ans, a trouvé une méthode des plus originales pour y faire face : « Mon petit dernier a été un peu traumatisé quand son grand frère a perdu une de ses dents. Je ne sais pas pourquoi, mais il avait pas mal saigné cette fois-là. Mon aîné s’en fichait, mais le petit a eu très peur et pensait que c’était extrêmement douloureux. Pour dédramatiser tout ça, on a instauré nos ”soirées Dracula” : les jours où il perdait une dent, on se déguisait, on mettait nos dentiers, et on regardait un film avec glace à volonté. Un peu un mini Halloween. Ça a tellement fonctionné qu’au bout de deux soirées le plus petit n’avait qu’une hâte : perdre les siennes ! Et au final, ces soirées nous font de super souvenirs. » Et pour ceux qui ont vraiment très peur, la dentiste préconise l’extraction en cabinet : « On applique une crème anesthésiante, ça endort la région. On les aide à passer cette étape. » Mais, même dans le cas où l’enfant n’a pas peur, l’extraction de la dent de lait par un dentiste peut s’avérer nécessaire. « C’est même un motif de consultation assez fréquent, reconnaît le Dr Ravinet, parce qu’il arrive souvent que les nouvelles dents du bas poussent derrière les autres, un peu à la manière des dents de requin. Si la dent de lait ne bouge pas, il faut l’enlever pour que la nouvelle dent puisse prendre sa place. Si elle bouge, je leur dis de la faire tomber. Sauf évidemment si l’enfant nous demande de l’enlever nous parce que ça le gêne ou parce qu’il a mal. »

Leur faire solliciter une dent qui bouge

Si on accompagne les enfants pour leur bien-être psychologique, il en va aussi de leur santé dentaire. Ainsi, un enfant qui craint de perdre sa dent ne va pas la solliciter, ce qu’il faut éviter. « Souvent les enfants qui ont peur hésitent à toucher les dents qui bougent, ils ne les brossent pas, ils les gardent trop longtemps et du coup c’est plus sensible, explique la dentiste. Ce que je dis aux parents, c’est que plus leur enfant va les solliciter, plus il va les perdre rapidement, moins la gencive va s’irriter et fera donc moins mal. » D’ailleurs la dentiste insiste : qu’ils aient peur ou non, il est primordial de continuer à brosser la dent qui bouge. « S’ils utilisent une brosse à dents électrique, on leur fait reprendre un brossage manuel tout doux avec une brosse à dents très souple. Plus c’est propre, moins la gencive est sensible. » Il ne faut pas craindre de les encourager à solliciter la dent qui bouge pour la faire tomber le plus rapidement possible et que la nouvelle puisse prendre sa place. « On peut leur conseiller de croquer des pommes, des carottes, du pain… Et quand ils sont à la maison et qu’ils ont les mains propres, de ”jouer” avec. » Mais, quid de la technique à l’ancienne où on attachait un fil à la dent et à l’autre extrémité à une poignée de porte ? « Chacun sa technique, rigole le Dr Ravinet. J’ai même des enfants qui attachent la dent à des munitions de leur pistolet à fléchettes. Et quand ils tirent, la dent part. » Mais avec ces techniques, c’est parfois plutôt les parents qui angoissent !

 

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