L’été, lorsque le thermomètre est au plus haut, la pratique d’une activité sportive peut fatiguer l’organisme. « Le risque de l’exposition aux fortes températures pendant l’effort est la déshydratation et un coup de chaleur. Des signes comme des crampes montrent que vous sollicitez trop votre organisme », prévient Agnès Verrier, chargée de prévention en santé environnement à Santé Publique France.
Bien manger, bien dormir, bien se vêtir
Depuis le mois de mai, l’agence a lancé le dispositif « Vivre avec la chaleur » avec un site internet qui donne tout une série de conseils destiné notamment aux sportifs qui voudraient continuer à se dépenser malgré les fortes chaleurs. Le principe est « de proposer notamment aux sportifs qui ont une pratique individuelle et non encadrée des solutions pour adapter l’activité sportive quand les fortes chaleurs arrivent », explique Agnès Verrier qui a participé à la mise en place de ce dispositif. Mais celle-ci insiste sur le fait que les hautes températures ne doivent pas dissuader les sportifs, tout est une question de bons réflexes. « Le sport est bon pour la santé : il ne s’agit pas d’y renoncer. Quand les températures augmentent, on préfère pratiquer son sport tôt le matin. Il est aussi important d’écouter son corps, de continuer à manger équilibré et revoir peut son activité en cas de manque de sommeil. Un conseil important et facile à mettre en œuvre : boire de l’eau avant, pendant et après son activité sportive. Une autre solution est de porter des vêtements adaptés : une tenue respirante qui permet d’évacuer la transpiration. »
Et attention aux idées reçues. Santé publique France conseille bien sûr d’éviter le sport en milieu de journée, mais aussi en fin d’après-midi. « Il ne faut pas confondre risque solaire et risque chaleur. Attention les températures augmentent au-delà des heures où le soleil est le plus dangereux pour sa peau, entre midi et 16 heures. Dans la journée, il fait de plus en plus chaud jusqu’à 17-19 heures, voire plus tard dans les zones très urbanisées, appelés îlots de chaleur urbains », alerte Agnès Verrier.
Attention au risque chaleur
Maxime, 34 ans et habitant à Lyon, est justement tombé dans ce piège l’été dernier. « J’habite en centre-ville et j’avais pris l’habitude depuis quelques mois de courir après mon travail aux alentours de 18 h. Sauf qu’en été, le bitume emmagasine la chaleur toute la journée et quand je commençais à courir, il faisait encore extrêmement chaud. J’ai senti que je fatiguais très vite, jusqu’au jour où j’ai carrément eu des vertiges. J’ai dû arrêter de courir après 15 minutes, je pense avoir fait un coup de chaleur », raconte ce fan de course à pied. Une mauvaise expérience qui l’a poussé à changer totalement ses habitudes. Dès que les températures quotidiennes commencent à avoisiner 30 °C, ce sportif se lance dans des footings matinaux. « Je me lève une heure et demie plus tôt pour commencer à courir vers 6h30, c’est tôt, mais c’est bien plus agréable », assure le trentenaire. Une pratique que préconise la chargée de prévention de Santé publique France, qui donne même des astuces pour trouver des oasis de fraîcheur près de chez soi : « Pendant les pics de chaleurs, il faut se renseigner auprès de sa mairie. Parfois les parcs sont ouverts toute la nuit, ça permet de courir très tôt le matin. C’est peut-être aussi une belle occasion pour aller à la piscine. De plus en plus de mairies adaptent leurs horaires quand il fait très chaud. La nage est un moment agréable, mais c’est aussi un sport complet qui permet d’entretenir entièrement son corps. »
En été, Thibault Mevel, coach sportif à Eguilles, près d’Aix-en-Provence, privilégie lui aussi les cours en matinée. « De toute manière, les sportifs que j’accompagne me demandent eux-mêmes des rendez-vous le matin ou en toute fin de journée. Et dans la journée, j’essaie de garder ma salle ventilée et rafraîchie au maximum », explique-t-il. Il prévient ses élèves de bien boire et de bien s’alimenter au quotidien pendant ses pics de chaleurs pour pouvoir continuer à se dépenser en sécurité : « Sinon ça vient s’ajouter au stress que provoque la chaleur sur le corps. » Pour éviter les coups de chaud, le coach réduit aussi un peu l’intensité des exercices : « On fait plus de pauses. Mais je leur dis aussi que la chaleur n’est pas une excuse pour ne pas faire de sport. Il faut garder la motivation, s’adapter et écouter son corps ! »