« Beaucoup de gens autour de nous se sont lancés dans des projets de rénovation ; ça nous a donné envie. » Après trois ans en location dans la région, Ophélie et Thibault, 28 ans, ont acheté en mars dernier une grange vers Figeac (Lot). Lui est menuisier de formation, elle détentrice d’un CAP en taille de pierre. S’ils ont mis entre parenthèses leurs activités professionnelles respectives pour se consacrer pleinement à ce projet, ils se donnent 6 mois pour transformer leur bien en cocon habitable : « On espère avoir l’isolation, la salle d’eau et le poêle qui fonctionnent d’ici là. » Le jeune couple guettait les annonces depuis plus d’un an lorsqu’il est tombé sur cette aubaine de 240 mètres carrés, répartis sur deux étages. « La charpente, la toiture et les murs étaient en bon état, ce qui nous a évité de nombreux frais. Les propriétaires avaient aussi fait l’assainissement, installé le raccordement à l’eau, à l’électricité, et retapé la cuisine dans laquelle on campe pendant le chantier. » Des économies de plusieurs dizaines de milliers d’euros qui ont achevé de les convaincre.
Se renseigner sur les aides
Ophélie et Thibault ne sont pas les seuls à s’être lancés dans l’aventure de la rénovation. En 2023, ce sont 624 000 logements qui ont été rénovés, selon le dernier bilan publié par l’Agence nationale de l’habitat (Anah). 570 000 chantiers ont, à ce titre, bénéficié de MaPrimeRénov’, une aide de l’État dédiée aux travaux de rénovation énergétique. Cela n’a malheureusement pas été le cas pour Ophélie et Thibault : « Notre logement est une ancienne grange, pas une maison, donc il n’est pas éligible aux aides de l’état. C’est à prendre en compte avant d’acheter. Mieux vaut se renseigner en amont sur les aides que l’on pourra réellement obtenir pour éviter les mauvaises surprises. » Le couple a dû réajuster ses plans en conséquence : en plus des 100 000 euros déboursés pour l’achat, ils se sont fixé un budget de 30 000 pour les travaux. Cela ne leur permettra pas les finitions, qu’ils réaliseront dans un second temps.
S’entourer d’experts
Comment se préparer au mieux et limiter les imprévus ? Pour Marie, couturière de 31 ans, la clé est d’être bien conseillée avant l’achat. « Nous sommes allés sur place avec un ingénieur expert, pour qu’il nous dise si notre projet était réalisable, qu’il regarde en détail l’état des fondations et des murs restants, qu’il nous aiguille… » Cette trentenaire vient d’acheter avec son conjoint une ruine à rénover, pour la modique somme de 21 000 euros. Les travaux devaient commencer au printemps, mais ont été reportés le temps d’obtenir les permis nécessaires. « Il ne faut pas sous-estimer le temps de l’administration, et prendre son mal en patience ! »
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Ophélie et Thibault ont aussi sollicité l’aide de connaisseurs. « On a fait venir des amis qui avaient déjà mené à bien ce type de projet pour qu’ils nous donnent leur avis et nous conseille. On a aussi fait venir un chauffagiste et notre voisin nous a aidés à casser la dalle avec sa mini-pelle qu’il manie bien mieux que nous. C’est important de s’entourer de gens qui s’y connaissent », explique le couple, qui a lui-même passé pas mal de temps à s’informer sur le sujet. « Entre le moment où on a vu la maison pour la première fois, et le jour où on a commencé les travaux, plusieurs mois se sont écoulés. Ça nous a donné le temps d’acheter plein de bouquins sur le sujet, de regarder des tutoriels sur YouTube, de nous mettre dans des groupes Facebook dédiés pour obtenir des conseils de professionnels. On y pose encore nos questions dès qu’on a un doute, les gens répondent rapidement ! »
Se projeter avec réalisme
Avant de débuter son chantier, le couple est revenu plusieurs fois prendre des mesures et des photos, afin d’élaborer un plan d’action précis et budgétisé. « On s’est posé sur les isolants, on a estimé le coût des matériaux qu’on souhaitait utiliser. » Un excellent réflexe, selon Florence, communicante, qui vient de terminer trois ans de travaux dans sa maison du Pays basque. « Il faut compter entre 1500 et 3000 euros par mètre carré, estime cette quinquagénaire, qui conseille de prévoir environ 30% de dépassement dans son budget. Et mieux vaut garder un matelas financier confortable pour l’aménagement ensuite, car les meubles ont un coût ! Quand on conçoit son projet, je conseille d’ailleurs d’imaginer où on mettra son mobilier, pour installer les prises, fenêtre et interrupteurs en fonction. Et ne pas négliger le jardin qui peut être un gros poste de dépense. » Comme Ophélie, Thibault et Marie, Florence préconise aussi de louer dans la région avant de se lancer, et d’être parfaitement honnête avec soi-même : « Est-ce qu’on est vraiment à l’aise au bout de ce sentier isolé où il faut faire vingt minutes de voiture pour acheter une baguette ? » Si oui, banco !
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