Comment soulager les douleurs sexuelles chez les femmes ?

On en parle encore trop peu, mais les douleurs pelviennes touchent entre 15 % et 40 % des femmes. S’ajoutent à celles-ci les douleurs vulvaires, vaginales et abdominales qui peuvent être chroniques, se manifester lors des rapports sexuels ou au moment des règles. Elles peuvent aussi être dues à certaines affections comme l’endométriose. Comment soulager de telles douleurs ? Éclairage d’une kinésithérapeute spécialisée et témoignages de femmes concernées.

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Rédaction SoPress

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« Ça faisait dix ans que je me disais que les douleurs sexuelles que je ressentais étaient dans ma tête, puis on m’a diagnostiqué de l’endométriose à trente ans », regrette Céline*, 30 ans, chef de projet dans le secteur de la RSE. Depuis son premier rapport sexuel à l’adolescence, ses douleurs vaginales étaient aussi pénibles qu’inexpliquées. Des années d’errance médicale qui l’ont profondément affectée et surtout découragée à s’engager dans une relation. Depuis son changement de contraception à la suite du diagnostic, elle sent cependant du mieux, et espère un changement de paradigme dans la société.

Léa Meunier, kinésithérapeute spécialisée dans la rééducation périnéale, les douleurs pelviennes et les troubles sexologique chez la femme, croule sous les rendez-vous. Son but : aider les femmes à identifier le point de départ de leur douleur et les soulager. « La majorité des douleurs sont mécaniques, ou liées à de l’endométriose », confirme-t-elle. Sur le pas de sa porte, des patientes aux profils très variés, tous âges et toutes catégories socioprofessionnelles confondus, mais surtout, des femmes empreintes de culpabilité.

« Peu à peu, les douleurs sexuelles des femmes deviennent un sujet de société. Même s’il n’existe toujours pas d’études à grande échelle ! »

Léa Meunier, kinésithérapeute

Douleurs sexuelles : les femmes et leur culpabilité

« C’est quasiment systématique : les femmes se disent que c’est forcément leur faute, qu’elles mettent leur couple en péril. On sent encore trop souvent le poids du devoir conjugal sur les femmes qui, même célibataires, essaient d’être au top pour le prochain », raconte Léa Meunier. Se forcer à faire l’amour sans envie ni plaisir pour ne pas décevoir son conjoint est une triste réalité vécue par beaucoup de femmes. « Je me suis déjà forcée bien sûr, heureusement mon partenaire actuel est très attentif et il entend que la pénétration n’est pas forcément centrale dans la relation sexuelle », confie Céline.

D’après le dernier rapport du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, 33 % des Françaises ont déjà eu rapport devant l’insistance de leur partenaire et 37 % ont déjà vécu une situation de non-consentement. Si le sujet commence à être plus facilement évoqué, il l’est surtout par des trentenaires, les femmes appartenant à la génération précédente ne s’autorisant pas la confession. « Quand tu en parles autour de toi, énormément de femmes souffrent de douleurs sexuelles. C’est simplement que nos mères, nos grands-mères ne s’en inquiétaient pas », poursuit-elle.

Ce n'est pas "que dans la tête"

La cause du silence ? Une absence de clarté sur les causes de la douleur, mais surtout une sous-estimation constante de ces souffrances. « La société considère que les douleurs sexuelles sont uniquement psychologiques, liées aux émotions des femmes, à qui on va rabâcher qu’il faut se détendre », dénonce Léa Meunier, qui tente de déconstruire ces préjugés dans son cabinet. Les causes des douleurs sexuelles sont selon elle multiples et identifiables, encore faut-il aborder la question. Vaginisme, positions sexuelles inadaptées à certains utérus, bouleversement hormonal dû à un changement de pilules, endométriose, pathologies vulvaires, mycose, infections urinaires à répétition, chute sur le coccyx : tout cela peut engendrer des contractions musculaires à l’origine de douleurs sexuelles.

La masturbation, pour associer à nouveau plaisir et sexualité

Et ces dernières peuvent être soulagées : « La crème anesthésiante fonctionne, mais c’est une solution de surface. Les exercices de cohérence cardiaque, méthode de relaxation, et le sport vont aussi contribuer à relâcher le périnée », informe Léa Meunier. La masturbation peut elle aussi être une ressource pour combattre la douleur sexuelle. « Notre cerveau a besoin d’enregistrer que la vulve n’est pas que douleur. Ça envoie des endorphines, ça contracte le périnée, c’est un exercice de kiné en soi que je recommande systématiquement à mes patientes ! », termine Léa Meunier, avec un sourire sérieux.

Espérons qu’un jour, les douleurs sexuelles des femmes seront systématiquement verbalisées et prises en charge.

L'Essentiel de l'article
  • Les causes des douleurs sexuelles sont multiples : vaginisme, positions sexuelles inadaptées à certains utérus, bouleversement hormonal, endométriose, mycose, infections urinaires...
  • Consulter un.e kiné spécilaisé.e ou une sage-femme peut aider à identifier l'origine des douleurs
  • La relaxation, le sport et la masturbation sont autant de techniques pour soulager les douleurs

 

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