Trouver du sens et de l'épanouissement
Après des études de droit en propriété intellectuelle à l’Université d’Assas et deux années passées en tant que juriste dans des sociétés de productions de cinéma, Louise*, 26 ans, ne s’épanouissait pas dans l’univers professionnel qu’elle avait fantasmé. Si trente ans auparavant, elle aurait probablement pris son mal en patience et effectué toute sa carrière dans la même entreprise, il n’est manifestement plus question pour la jeune génération d’avoir le sentiment de subir son travail. En 2024, elle a alors décidé de tout recommencer par une voie classique, mais très appréciée par la jeune génération de salariés : la formation professionnelle. En parallèle d’un CDD dans une communauté d’entraide au recrutement, elle a repris des études en psychologie du travail au Conservatoire national des arts et métiers. « Que ce soit en raison de l’instabilité politique ou de la crise environnementale, l’avenir peut sembler inquiétant. Néanmoins, on passe 80 % de notre temps au travail, alors on ressent le besoin de s’y accomplir. Se former tout au long de sa carrière, c’est être capable de s’adapter à nos désirs et aux aléas de la société », explique Louise.
Lutter contre l'ennui et la lassitude
Selon des données récentes de LinkedIn, aux États-Unis, près de trois quarts (70 %) des professionnels de la génération Z disent avoir vécu une prise de conscience concernant leur carrière depuis la pandémie. « Ils déclarent qu’ils s’ennuient et qu’ils souhaitent occuper un emploi qui corresponde davantage à leur passion ou qu’ils sont à la recherche d’opportunités d’évolution », détaille Laurie Moot, Marketing Manager chez LinkedIn, dans un post dédié. En France aussi, cette lassitude se fait ressentir, et se manifeste par un phénomène positif : l’aspiration grandissante à se former tout au long de sa carrière. Selon le baromètre Jeunes et entreprises, 65 % des 18-24 ans y aspirent. En 2022, selon l’Insee, 43 % des personnes âgées de 18 à 24 ans ont suivi au moins une formation non formelle à but professionnel au cours des douze derniers mois, contre 37 % en 2016.
S’adapter aux nouveaux enjeux
Chez les jeunes, la formation continue est aussi vue comme un moyen de se protéger sur un marché du travail plus précaire et instable que celui de leurs aînés. Près d’un tiers des jeunes salariés (31 %) mettent en avant un souhait de progresser dans leur entreprise, porté par le risque de perdre leur emploi qu’ils perçoivent comme fragile. C’est aussi pour échapper à une carrière monotone que les jeunes plébiscitent la formation. À la question « que souhaitez-vous pour les cinq ans à venir ? », plus de la moitié des jeunes souhaite « trouver un autre emploi » ou « changer d’entreprise », et 43 % d’entre eux voudraient « changer de métier ou de profession » selon la thèse en psychologie sociale de Lucile Cassé. « Avant, les carrières étaient linéaires, on passait 40 ans dans la même boîte. Désormais, les jeunes se posent plus de questions. Ils veulent savoir en quoi ils sont utiles, si les interactions humaines au travail seront de qualité, et de quelle manière leur emploi se conjuguera avec leur vie personnelle », ajoute Ludovic de Gromard, cofondateur de Chance, une communauté d’entraide qui propose des programmes d’accompagnement et de recrutement. Enfin, les jeunes veulent également se former pour répondre aux défis actuels des secteurs d’activités dans lesquels ils se trouvent, ainsi les professeurs de l’Éducation nationale sont nombreux à recourir à une formation continue sur le harcèlement ou l’autisme à l’école.
Différentes options possibles
Compte personnel de Formation (CPF), stages, alternance, bilan de compétences, reconversion… L’aspiration des jeunes à se former tout au long de leur carrière vient contredire l’idée reçue selon laquelle « les jeunes ne voudraient plus travailler »… La preuve : alors que les générations précédentes préféraient se former en semaine, la génération Z ne voit pas d’inconvénient à se former le week-end. De plus, en dépit du regain d’intérêt pour le développement des compétences interpersonnelles, le rapport Développement des compétences en entreprise de l’année dernière a révélé que la génération Z passe 12 % de plus de son temps sur LinkedIn Learning à développer ses compétences techniques que la moyenne des apprenants.
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