Visiter un zoo ou un aquarium en famille
« Cet été, nous avons visité un aquarium, raconte Judith, mère de deux enfants de 7 et 10 ans. Les enfants ont appris à reconnaître des poissons qu’ils ne connaissaient pas et ont assisté à un atelier sur la pollution des océans. Ils ont adoré, ça les a marqués et ils m’en parlent encore. » À une époque où l’opinion publique est de plus en plus sensible à la question animale, les parcs animaliers européens ont dû amorcer leur métamorphose. Dorénavant c’est la mission de sensibilisation du public à la fragilité des écosystèmes naturels qui est mise en avant par les défenseurs des parcs animaliers pour justifier leur existence. Amélioration de leurs infrastructures pour de meilleures conditions de vie des animaux, développement et investissement dans la recherche et la conservation des espèces sauvages, participation accrue à des programmes de reproduction des espèces menacées. Au point d’être considérés comme des acteurs de premier plan de leur protection par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), à qui l’on doit notamment la liste rouge des espèces menacées.
Les controverses autour de la captivité
Pourtant, même dans les établissements respectueux des conditions de vie des animaux, la captivité influe sur leurs comportements : un lion n’a pas le même espace dans la savane que dans une cage, quelle que soit la taille de cette dernière. La question est d’autant plus délicate que la sensibilité des enfants à la cause animale est souvent accrue après de telles visites. Ainsi, Vincent, père de Lila, 9 ans, raconte : « Nous sommes allés dans un zoo pourtant réputé pour se préoccuper du bien-être animal, mais Lila a été bouleversée en voyant un tigre tourner en rond dans son enclos. Elle m’a dit que c’était cruel de le garder enfermé. Cela nous a poussés à parler de la disparition de son habitat naturel, mais ce n’était pas facile… » C’est la raison pour laquelle de plus en plus de parents choisissent des établissements reconnus pour leur approche éthique. Ces lieux privilégient les animaux rescapés de trafic ou d’autres maltraitances, et participent activement à des recherches pour la conservation des espèces. Il existe aussi des réserves naturelles et des fermes pédagogiques hébergeant une faune locale et où les interactions sont plus respectueuses lors de la visite. Camille, maman de jumeaux de 6 ans, témoigne : « On préfère aller dans des fermes pédagogiques où les enfants peuvent voir des animaux de la région. On apprend à respecter la nature sans pour autant regarder des animaux sauvages originaires de pays lointains. »
Sensibiliser sans culpabiliser
Si de nombreux parents continuent à visiter des zoos ou des aquariums, c’est dorénavant avec un regard critique, préférant des établissements qui mettent en avant leur engagement pour le bien-être animal et saisissant l’occasion pour expliquer aux plus jeunes les enjeux de la biodiversité. Pour faire plaisir aux enfants tout en respectant le plus possible la faune, on peut privilégier par exemple une visite au refuge de l’Arche en Mayenne, un parc animalier qui accueille des animaux abandonnés ou blessés et les soigne en les faisant vivre dans des habitats naturels, ou encore au Bioparc de Doué-la-Fontaine (Pays de la Loire), qui réunit des espèces menacées dans des habitats naturels reconstitués ; enfin, on peut aussi aller au WOW Safari de Thoiry (78), un parc zoologique et botanique qui abrite plus de 1000 animaux sur 50 hectares de verdure, avec une démarche respectueuse de l’environnement et une participation à la conservation des espèces en voie de disparition.