Pour les enfants, les grandes vacances tant attendues sont synonymes de bouffée d’oxygène. Un moment loin de l’école pour s’aérer l’esprit avant de reprendre le chemin des classes en septembre. Oui mais voilà, dans le programme de l’été vient parfois s’ajouter un cahier de vacances, après les balades ou la piscine. Pas toujours du goût des enfants – ni, d’ailleurs, des parents –, ce programme d’exercices plus ou moins ludiques est censé aider les écoliers à ne pas oublier ce qu’ils ont appris au cours de l’année. Pourtant, le sujet divise jusque dans le corps enseignant.
Objectif : se rafraîchir la mémoire
Sylvie, professeure de français dans un collège de l’académie Aix-Marseille n’est pas franchement convaincue de leur intérêt. « Les vacances sont un moment formateur et important pour le développement des enfants. Mais elles doivent rester un moment de pause. Plutôt que ces cahiers, je préconise des livres ou des sorties au musée en famille. C’est une très bonne façon d’ouvrir l’esprit sans ressasser des choses vues et revues toute l’année. » Mais l’enseignante concède néanmoins qu’il peut y avoir des bénéfices à ces exercices. « En général, ces cahiers sont écrits par des enseignants et suivent les programmes, ils sont assez bien faits. Ils peuvent être utiles à des élèves qui ont des lacunes ou voudraient se rafraîchir la mémoire à quelques jours de la rentrée. Même si pour cela, il suffit que les enfants relisent leurs cours de l’année », estime Sylvie.
Réassurance et remise à niveau
Lucas, 12 ans et collégien à Poitiers, a lui-même demandé à ses parents un cahier de vacances au moment de son passage du primaire au secondaire l’été dernier. « Il appréhendait de se retrouver au collège. Alors, il a voulu travailler deux heures par jour pendant une semaine au mois d’août », raconte son père, Lionel. Pourtant, le quadragénaire n’a jamais poussé son fils à se lancer dans des révisions durant ses vacances, au contraire : « Il est bon élève donc il n’en avait pas vraiment besoin. D’ailleurs, je pense que ça ne lui a pas trop plu, son cahier de l’été dernier est resté à moitié vide. Il a fait l’impasse sur plusieurs matières, dont l’histoire-géo, où il a de bons résultats. Mais ça a quand même eu le mérite de le rassurer et de lui faire revoir les matières avec lesquelles il est moins à l’aise. » Cet été, Lucas n’aura pas de cahier de vacances, son père lui prévoit un autre programme : quelques heures de cours particuliers de mathématiques avec un étudiant à la fin de l’été. « Il n’aime vraiment pas cette matière et il est en train de se bloquer. Je me dis que ça peut être bien qu’il revoie le programme à tête reposée. Je l’aurai bien aidé, mais j’ai toujours été un peu nul en maths », sourit Lionel.
Se remettre dans le bain en famille
Si certains épargnent à leurs enfants de noircir les pages d’un cahier de vacances sous le parasol, pour d’autres, l’objet est devenu un incontournable des congés. « J’en achète toujours un à chacune de mes petites. Au début, elles n’étaient pas trop partantes, mais maintenant elles s’y collent sans rechigner parce qu’elles ont compris que ça leur permet de rester à jour tout en s’amusant. Les exercices sont souvent sur le thème des vacances, il y a des illustrations marrantes, c’est plutôt sympa », assure Mylène, parisienne de 43 ans, qui a remarqué que grâce à ce travail estival, ses deux collégiennes avaient beaucoup moins de mal à se remettre dans le bain en septembre. Néanmoins, elle fait très attention au choix du cahier : « Je n’aime pas quand ils sont trop marketés avec des personnages de dessins animés ou de mangas. Je me dis que s’ils ont besoin d’attirer les clients avec ce genre d’arguments, c’est que le contenu ne doit pas être au niveau. » Mylène choisit donc toujours les versions les plus classiques, proposées « par des maisons d’édition sérieuses » et s’assure que des professeurs sont à l’origine des exercices proposés.
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En plus des bénéfices purement scolaires de ces devoirs de vacances, la mère de famille y voit le moyen de créer des petits moments privilégiés en famille. Prise par son travail, l’été, elle laisse souvent ses filles chez ses parents. « C’est surtout eux qui font les profs et chapeautent les devoirs. C’est presque devenu une tradition », explique-t-elle. En complément, cette mère de famille a même fait découvrir à ses filles des épisodes dénichés sur YouTube de l’émission C’est pas sorcier, qu’elle regardait elle-même enfant : « Et maintenant pendant les vacances, quand elles veulent s’intéresser à quelque chose qu’elles revoient dans leur cahier de vacances, souvent en SVT, elles cherchent toutes les deux s’il existe un épisode qui traite du sujet. Je les regarde avec elles. Ça me rappelle des souvenirs ! »
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