« L’argent est tellement tabou en France que, souvent, les parents n’en parlent pas », déplore Véronique Forzini, experte finance-épargne de la Macif. Selon elle, il faut au contraire aborder le sujet avec les enfants tôt pour que ceux-ci apprennent progressivement « comment le dépenser et l’économiser pour remplir leurs projets futurs ». Le début de l’apprentissage du calcul, à 5 ans, est un bon point de départ pour l’éducation financière.
De 5 à 11 ans : comprendre l’utilité de l’argent
« En primaire, on comprend que l’argent peut être utile pour s’acheter des choses qui nous font plaisir », observe Véronique Forzini. C’est le début de l’argent de poche, qui avoisine quelques euros hebdomadaires en liquide. « À cet âge-là, l’argent est souvent considéré comme un cadeau, reçu grâce à une bonne note par exemple, puisque les parents subviennent à tous les besoins. » Donner à son enfant ces petites sommes permet alors de lui faire comprendre qu’il peut choisir comment le dépenser. On peut aussi commencer à aborder l’idée d’« économies », « mais surtout sur du court-terme » car les enfants ne se projettent pas encore et que « les sommes sont tellement petites que l’utilisation est quasi-immédiate ».
De 12 à 15 ans : apprendre à économiser
L’entrée au collège sonne le début du chemin vers l’indépendance et, avec elle, « un besoin d’argent plus important qui est naturel », relève Véronique Forzini : « Dans les villes, les enfants vont au collège eux-mêmes et ont plus de frais. » Cette étape est un bon moment pour basculer de l’argent de poche hebdomadaire à une somme mensuelle. « Cela permet à l’enfant d’apprendre à maîtriser ses dépenses et recettes sur le mois, même si les parents subviennent toujours aux besoins. » C’est également la première étape vers la notion de salaire et cela permet à l’enfant d’économiser sur un temps plus long. « Il faut d’ailleurs commencer à passer du terme ‘économiser’ à celui d’ ‘épargner’ », poursuit Véronique Forzini. Dès 12 ans, les parents peuvent lui ouvrir un livret d’épargne jeune.
De 16 à 18 ans : la transition vers l’autonomie
Le lycée est souvent la dernière – ou l’avant-dernière – étape avant que les enfants ne quittent le cocon familial. Il s’agit donc d’un moment primordial dans leur éducation à l’argent. Ils sont aussi nombreux à posséder une carte bleue sans autorisation de découvert, qui leur permet de s’initier à la gestion de l’argent lorsqu’il est dématérialisé et au suivi de leurs dépenses via des applications bancaires. « À ce moment-là, il est primordial d’insister sur le budget mensuel et de faire comprendre à son enfant l’importance d’épargner pour des projets de long terme plus ambitieux, comme le passage du permis ou des vacances entre amis », souligne Véronique Forzini. Ce moment de transition est celui où les jeunes apprennent à être véritablement autonome et à gérer leur épargne.
De 19 à 24 ans : gérer son budget et consolider son épargne
Une fois que les enfants ont quitté le cadre familial pour partir étudier, la notion d’argent de poche disparaît et devient « une allocation mensuelle qui doit permettre de subvenir seul à ses besoins », c’est-à-dire payer son loyer, se nourrir, gérer ses loisirs, etc. L’étudiant doit « identifier ses frais fixes et variables tout en épargnant régulièrement », préconise Véronique Forzini. Un modèle peut être intéressant à transmettre : la règle des 20-30-50. « 50 % du revenu mensuel doit être dédié aux charges fixes, 30 % au budget complémentaire et 20 % épargnés sur un livret en début de mois. » L’idéal est d’avoir « au moins trois fois de côté son budget principal, pour les coups durs ». Il en va de même pour les alternants et les jeunes actifs, qui partiront plus confiants dans la vie avec un matelas de sécurité.
Les bases de l’autonomie
« Mais pour pouvoir gérer son argent, il faut en avoir », observe Véronique Forzini. D’où l’intérêt, pour les parents, d’apprendre à leurs enfants la valeur de l’épargne le plus tôt possible. Et de leur ouvrir un livret jeune, voire une assurance-vie. « Il ne faut pas hésiter à parler argent dès l’enfance, pour que l’évolution soit la plus fluide possible », insiste la spécialiste. Les parents peuvent être accompagnés, notamment grâce au programme Educfi (Éducation économique, budgétaire et financière), accessible en 4ème sur la base du volontariat des professeurs. Discussion, pédagogie et continuité sont donc les maîtres mots pour faire de son enfant un épargnant et consommateur autonome.
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