Mon enfant n’est pas encore propre pour la maternelle, pourra-t-il faire sa rentrée ?

L’acquisition de la propreté est parfois une source d’angoisse pour les parents qui se demandent si leur enfant évolue normalement et, surtout, s’il pourra entrer à l’école. Il n’y a pourtant aucune inquiétude à avoir : tous les enfants sont obligatoirement scolarisés dès 3 ans et ils finissent tous par ne plus porter de couche ! Un pédiatre nous explique pourquoi il ne faut surtout pas leur mettre la pression.

Temps de lecture : 5 min

à propos du contributeur

so press
Rédaction SoPress

Avec SoPress, la Macif a pour ambition de raconter le quotidien sans filtre.

Grégory et Kenza, les parents de Barnabé, qui s’apprête à entrer en petite section de maternelle, se sont posé beaucoup de questions sur l’acquisition de la propreté de leur petit garçon. « Notre fils est plutôt mature sur beaucoup de plans, assure la maman. Il a commencé à parler et à marcher tôt, par exemple. Et il se comporte très bien lorsqu’on l’emmène au restaurant, ce qui est difficile pour les enfants de son âge. Alors, on pensait qu’il demanderait à ne plus porter de couches assez tôt, comme le reste. Mais ce n’est pas du tout ce qui s’est passé, poursuit Grégory. Depuis ses dix-huit mois, on lui propose d’aller sur le pot ou sur les toilettes avec un réhausseur, mais il refuse catégoriquement. Et quand on insiste un peu, il dit qu’il est trop petit. On en a parlé à notre pédiatre qui nous a dit de laisser les choses se faire, donc on lui fiche la paix avec ça ! »

Apprendre sans stress

Dans la famille de Teresa, les enfants reçoivent un pot avec leurs cadeaux pour leur deuxième anniversaire, c’est une tradition depuis trois générations. « Quand j’étais enfant, je pensais que c’était comme ça dans toutes les familles, raconte-t-elle en riant. Mais, derrière ce rituel en apparence rigolo, il y a quelque chose de l’ordre de l’injonction, on dit à l’enfant : “Allez hop ! Tu as deux ans, tu te débrouilles comme tu veux, mais les couches, c’est terminé !” Quel stress, quand même ! » Le sujet est, effectivement, trop souvent une source d’angoisse pour toute la famille. À commencer par les enfants. Or, la rentrée à la maternelle est déjà, en elle-même, une étape qui peut les inquiéter. Raison de plus pour ne pas ajouter du stress à ce grand changement.

À chaque enfant son rythme

« Autrefois, relate le docteur Sellam, pédiatre à Limoges et vice-président du syndicat des pédiatres français, il pouvait arriver qu’on exige que l’enfant soit propre dès l’âge de 9 mois. Or, on sait aujourd’hui qu’il faut, au contraire, ne pas lui mettre de pression et attendre qu’il soit prêt. Il ne faut pas le forcer, au risque de le bloquer. » Il recommande d’attendre 18 ou 24 mois pour commencer à proposer le pot aux petits, car il est important que les enfants aient une motricité adéquate. Et de respecter le fait que chaque enfant avance à son rythme, sans le brusquer. « S’il refuse d’y aller, c’est que ce n’est pas le bon moment », souligne le pédiatre. Il indique que l’acte d’uriner ou de déféquer n’est pas anodin et que cela peut être très impressionnant pour les jeunes enfants : « Les petits peuvent être angoissés par le fait qu’une matière quitte leur corps. Il faut dédramatiser, bien leur expliquer qu’ils ne perdent pas une partie d’eux, mais qu’il s’agit de déchets. »

Féliciter et encourager les petits

Le professionnel conseille aussi de faire preuve de nuance, de féliciter et d’encourager les enfants lorsqu’ils parviennent à aller à la selle, sans être excessif. « Quand j’étais petite, on me donnait un chocolat pour me féliciter après la grosse commission aux toilettes, raconte Teresa. Mais quand j’ai voulu faire ça pour ma fille, le médecin de famille me l’a déconseillé en me rappelant qu’il s’agit bien d’un acte naturel et banal. » Et si votre enfant a besoin d’encore un peu de temps pour bien gérer sa propreté, profitez de l’été et des promenades dans la nature pour le laisser sans couches : ce sera beaucoup moins stressant que dans un appartement !

Des personnels scolaires et périscolaires pour accompagner

Le docteur Eric Sellam,, tient à rassurer les parents : « L’école étant devenue obligatoire à partir de l’âge de 3 ans, elle ne peut plus refuser un enfant qui n’est pas propre. Cela permet de diminuer la pression chez les parents qui avaient peur que leur enfant soit récusé s’il ne l’était pas. » Les personnels scolaires et périscolaires sont, en effet, formés à soutenir et accompagner les enfants dans l’acquisition de la propreté, sans les gronder, en les changeant si cela est nécessaire, et en les rassurant. Chaque enfant de maternelle dispose de quelques tenues de change dans un casier ou dans un sac, justement prévus pour les petits accidents.

VOUS ÊTES PARENT ?

La Macif vous accompagne au quotidien pour faire face aux défis de la parentalité.

Nous avons aussi séléctionné pour vous

Thématiques associées : Enfants

Article suivant