Mon enfant rentre au collège

Après l’école maternelle, c’est sûrement la deuxième grande étape dans la vie d’un écolier : la rentrée en sixième. Aussi bien les parents que les enfants s’en inquiètent. C’est pourquoi il est primordial d’anticiper pour aborder l’arrivée au collège avec sérénité et réussir son année.

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Rédaction SoPress

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Ça fait un moment qu’on leur en parle : en septembre, les choses sérieuses commencent. « Entre ma rentrée en sixième, mon frère qui passe au CP et ma sœur qui entre en petite section, ça faisait beaucoup de nouveautés, raconte Julie, ancienne élève du collège Le Racinay dans les Yvelines. Je n’arrêtais pas de refaire et défaire mon cartable. Je vérifiais tout, je craignais d’oublier quelque chose. J’avais une boule au ventre et en même temps, j’étais impatiente d’être au collège. Ce n’était plus la petite école familiale dans laquelle j’avais étudié cinq ans, non, j’arrivais chez les grands. » Pédopsychiatre et professeure à l’université Paris-Descartes, Marie-Rose Moro ne connaît que trop bien cette angoisse de la rentrée « chez les grands ». Une appréhension tout à fait normale tant les changements sont grands et importants.

Qui dit nouveau lieu, dit nouvelles règles

Le passage entre l’école et le collège est le plus intense. Une fois en sixième, rien n’est plus comme avant : les enseignants sont tous différents en fonction des matières, les cours ne se déroulent plus dans une seule salle de classe, le règlement intérieur est strict (on a tous connu la peur d’être sanctionné avec un mot dans le carnet de correspondance, ou d’arriver en retard en se perdant dans l’établissement), la cantine se transforme en « self », le latin est au programme, la quantité de devoirs s’intensifie, les résultats scolaires deviennent un enjeu important… Les changements sont aussi nombreux et éprouvants que ceux de la puberté.

« Là où en primaire l’enfant est plus passif et peut se contenter d’écouter en classe pour intégrer les apprentissages, au collège, il doit être beaucoup plus actif, indique la pédopsychiatre. Il doit savoir ce qu’il doit faire, où il doit le faire et quand il doit le faire. Il doit aussi apprendre à gérer le fait que ses profs peuvent être contradictoires. Certains vont demander beaucoup de participation, d’autres non. Certains seront plus sévères que d’autres… Pour résumer, au collège, le point fixe, c’est l’enfant. Alors qu’à l’école primaire, c’était l’institutrice. »

Le chemin de l’autonomie

L’entrée au collège, c’est aussi le moment pour certains enfants de s’y rendre sans être accompagnés par leurs parents, à pied, à vélo ou en transport en commun. Marie-Rose Moro conseille de faire ce trajet maison-collège plusieurs fois avec eux avant la rentrée, en leur donnant des repères et des conseils d’organisation : « Voilà le chemin que tu vas faire l’année prochaine ; ah, regarde, on est arrivé au collège, tu vois, finalement, ce n’est pas si long ; tu peux prendre ce raccourci ; tu passes devant la maison de grand-mère ; voilà le temps qu’il te faut en tout pour t’y rendre… C’est bien de commenter chaque étape, explique-t-elle. En sixième, on doit pouvoir faire le chemin tout seul. On doit devenir actif, autrement dit, être capable de partir à l’heure, de mettre la clé de la maison dans son sac, de trouver un copain ou une connaissance pour faire le trajet ensemble… Toutes ces choses s’organisent et s’anticipent. »

Petit « tip » : vous pouvez réaliser ce trajet en vous rendant aux journées portes ouvertes. Enfin, laissez-le faire seul une première fois en le suivant discrètement, afin de confirmer son autonomie.

Se préparer, mais pas en vacances

Une telle étape peut stresser l’enfant, mais force est de constater que les parents ne sont pas beaucoup plus détendus. « J’ai récemment eu une préadolescente en consultation et ses parents ont commencé à dire qu’elle n’était pas prête pour le collège, raconte Marie-Rose Moro. Quand je me suis retrouvée seule avec elle, elle m’a confié que c’était “l’enfer” et qu’elle avait l’impression d’aller dans la gueule du loup… » Pour éviter de communiquer ce stress, les parents souhaitent à tout prix s’organiser. Ça se comprend. Mais attention : pas question d’utiliser les vacances scolaires pour préparer la rentrée.

« Les enfants doivent pouvoir partir tranquillement sans qu’on leur sorte les cahiers de vacances pour éplucher le programme de mathématiques niveau sixième… », avertit la pédopsychiatre qui estime que les vacances doivent être une réelle rupture. Au fond, le message que les parents doivent délivrer est le suivant : oui, c’est un changement important, mais on te fait confiance, on sait que tu es prêt·e.

Au-delà des nombreux enjeux qu’implique la rentrée au collège, difficile de ne pas aborder un sujet plus grave qui, ces dernières années, a beaucoup fait l’actualité : le harcèlement scolaire. Comment faire ? « Créer une ambiance [avant septembre] où la règle serait le harcèlement, je ne suis pas sûre que ce soit la bonne attitude, avertit Marie-Rose Moro. Je suis vraiment sensible au fait que les enfants aient des préoccupations qui sont celles des adultes. Ça me paraît trop lourd pour eux, je serais donc prudente. Il vaut mieux leur dire : “S’il y a quoi que ce soit, on sera toujours là, c’est important pour nous que tu sois bien au collège et si tu n’es pas bien, il faut que tu nous en parles, on pourra alors répondre à toutes les questions que tu te poses.” »

 

50 questions sur les bébés, les enfants, les adolescents : Comment devenir des parents ordinaires ici et dans le monde, de Marie-Rose Moro (2021)

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