Comment les femmes de moins de 25 ans voient-elles la contraception ?

Quelles méthodes de contraception les femmes de moins de 25 ans choisissent-elles et pour quelles raisons ? Quels sont leurs besoins et leurs attentes ? Témoignages.

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Rédaction SoPress

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Le 19 décembre 1967, l’Assemblée nationale adoptait une loi autorisant la vente et l’usage des méthodes de contraception en France. Une décision historique faisant suite à la forte mobilisation du Mouvement français pour le planning familial. Plus de cinquante ans plus tard, le premier mode de contraception des femmes est la pilule, désormais gratuite pour les femmes jusqu’à 25 ans depuis 2021. À l’échelle mondiale, l’évolution de la contraception suit la même tendance de fond. Entre 2000 et 2020, le nombre de femmes utilisant une méthode de contraception moderne est passé de 663 millions à 851 millions. Et pourtant, plus récemment, de jeunes femmes remettent en question le choix de la pilule contraceptive. La vente des contraceptifs oraux (progestatifs seuls ou combinés à un estrogène) est d’ailleurs en baisse régulière depuis 10 ans (environ -12 %)(1).

La pilule contraceptive en baisse

Si encore 44 % des jeunes femmes de 15 à 24 ans prennent la pilule, le chiffre s’élevait à 60 % en 2016, selon le baromètre Contraception de Santé publique France. Désormais, la moitié des 15-19 ans et 19 % des 20-24 ans n’utilisent pas de moyen de contraception.

Comment expliquer ce changement ? Sans doute, le scandale de 2012-2013 autour des pilules de troisième et quatrième générations, qui a révélé qu’elles étaient associées à un risque de thrombose, et leur lien, non encore évalué, avec le risque de cancer du sein, donnent une partie de la réponse. Mais, d’autres motivations expliquent ce choix : éviter la prise d’hormones et la charge mentale, se reconnecter à sa libido, être plus à l’écoute de ses propres cycles ou encore s’affranchir d’éventuels effets secondaires.

Une contraception qui influe sur le corps

Dans la plupart des cas, la pilule est souvent la première contraception qui s’impose aux femmes, recommandée par leurs mères ou leurs gynécologues. Parmi celles qui ont fait le choix d’arrêter la pilule, toutes affirment que cette décision importante aurait mérité plus mûre réflexion. « J’ai commencé la pilule à 16 ans, conseillée par une gynécologue pour mes règles douloureuses. Sans trop savoir pourquoi, j’ai continué même si je trouvais que ça jouait beaucoup sur ma sensibilité émotionnelle et la qualité de ma peau. J’ai décidé de tout arrêter en juin, et je me sens beaucoup mieux », témoigne Aby, toulousaine de 19 ans en première année de médecine.

Contraception sans hormones privilégiée

Même écho pour Camille Gantzer, journaliste de 25 ans, qui a la sensation d’avoir perdu du temps avant de passer à une contraception sans hormones. « J’ai été sous pilule de mes 17 à 21 ans. Plongeon dans la dépression, prise de poids, pas d’énergie et zéro libido. En me tournant vers le stérilet en cuivre, j’ai eu de la chance parce que mon corps s’est bien acclimaté malgré mes règles douloureuses », témoigne-t-elle. Les quelques désillusions des contraceptions plus naturelles font aussi partie de l’expérience. « J’ai beaucoup plus d’acné qu’avant. Mais j’aime penser que mon corps reprend un peu ses droits et que niveau hormones c’est plus naturel », relativise-t-elle.

Partager la charge contraceptive

Pour d’autres jeunes femmes, la pilule n’a jamais été une option. À l’instar de Nina, 25 ans, qui vit à Lausanne. « J’ai toujours fait attention à ma santé et j’ai été sensibilisée à ces questions tôt par ma mère, notamment au sujet des nombreux effets secondaires de la pilule, qu’on minimise tant ! », explique la jeune femme. À ses yeux, le choix d’une contraception est également intimement lié à la vision que l’on a du couple. « Quand on fait l’amour, on est deux. On doit aussi être deux à assumer la responsabilité et la charge contraceptive ! », assure celle qui n’a jamais eu de mal à convaincre ses partenaires amoureux. Le mouvement #MeToo, et dans son sillage, la réflexion autour des violences et inégalités dans le couple, dont fait partie la question de la charge contraceptive, expliqueraient également ce recul de la pilule contraceptive dont seule la femme a la charge.

Il faut dire que, désormais, les alternatives sont nombreuses, et elles se démocratisent. Parmi elles, le traditionnel préservatif, utilisé par 21 % des couples, qui revient dans la course. Le stérilet en cuivre est également une contraception de plus en plus demandée par les jeunes femmes. Par ailleurs, 39 % des hommes en 2023 se disent prêts à entrer dans la danse contraceptive. Peu importe le choix, les professionnels de santé insistent sur la nécessité de continuer à faire du cas par cas. Il n’existe pas une méthode de contraception idéale pour toutes les femmes et les hommes, l’enjeu est simplement de trouver celle qui convient le mieux à chacune et chacun.

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