Herpès : Vrai / Faux sur les idées reçues

Près de 70 % des Français ont des idées fausses sur la transmission de l’herpès(1), croyant par exemple qu’il peut se propager dans une piscine. Magalie Garcia*, docteure en médecine à Montpellier, décrypte les idées reçues à l’occasion de la journée nationale de lutte contre cette maladie.

Temps de lecture : 6 min

à propos du contributeur

so press
Rédaction SoPress

Avec SoPress, la Macif a pour ambition de raconter le quotidien sans filtre.

Qu’est-ce que l’herpès, exactement ?

Magalie Garcia : L’herpès labial, communément appelé bouton de fièvre, est une maladie virale cutanée récidivante, qui se manifeste sur les lèvres, à la jonction entre la peau et la muqueuse, ou bien sur les parties génitales. Cette maladie est causée par le virus herpès simplex de type 1 (HSV-1), qui s’installe dans l’organisme après une première infection.

« L’herpès, ça peut arriver à tout le monde »

M.G. : Vrai. L’herpès est l’une des infections virales les plus courantes dans le monde ! Selon de nouvelles estimations faites en 2020, près de 500 millions de personnes sont atteintes d’herpès génital, et plusieurs milliards ont une infection orale due au virus de l’herpès. Ce qu’il est important de rappeler pour éviter les préjugés : le virus peut toucher n’importe qui, indépendamment de son âge, de son genre ou de son mode de vie.

« Si on attrape de l’herpès, on en aura toute sa vie »

M.G. : Vrai. Une fois infecté par le virus de l’herpès, il reste en effet dans l’organisme, tout simplement parce que le système immunitaire et les traitements actuels ne parviennent pas à l’éliminer complètement après la première infection. Mais pas de panique : les réactivations ne sont pas systématiques et varient d’une personne à l’autre. Certaines personnes peuvent connaître des rechutes fréquentes, tandis que d’autres n’en auront qu’une ou deux tout au long de leur vie.

« L’herpès se soigne avec des antibiotiques »

M.G. : Faux. Les antibiotiques, là encore, ne sont pas automatiques ! Ils sont particulièrement inefficaces contre l’herpès, car ils ne ciblent que les infections bactériennes, alors que l’herpès est une infection virale. Pour traiter l’herpès, on utilise plutôt des médicaments antiviraux, tels que l’aciclovir, le valaciclovir ou le famciclovir, qui permettent de réduire la durée et la sévérité des poussées.

« Le soleil, le froid ou les remèdes de grand-mère, comme le vinaigre, une gousse d’ail ou un glaçon, peuvent empêcher le bouton de sortir »

M.G. : Faux. Au contraire, le soleil est un facteur qui favorise la poussée et la propagation de l’herpès labial. Et jusqu’à preuve du contraire, aucun remède de grand-mère n’a montré de réelle efficacité pour stopper l’évolution de l’herpès lors d’une crise. Cependant, il est possible que ces derniers puissent apaiser ou atténuer les symptômes.

« On peut attraper l’herpès en utilisant les toilettes publiques »

M.G. : Faux. L’herpès ne se transmet pas via des objets inanimés, comme les lunettes de toilettes, les poignées de porte, ou encore les couverts. Le virus a besoin d’un contact direct avec la peau ou les muqueuses pour se propager.

« Si on est infecté, les symptômes sont toujours sévères »

M.G. : Faux ! Beaucoup de gens ne présentent aucun symptôme ou observent des manifestations très légères qui passent inaperçues, comme des picotements ou des irritations. En revanche, les personnes dont le système immunitaire est affaibli (à cause du VIH/Sida, de la chimiothérapie, ou d’un autre traitement immunosuppresseurs) peuvent avoir des poussées d’herpès plus fréquentes et plus difficiles à traiter.

« On ne peut pas avoir de relations sexuelles normales en cas d’herpès »

M.G. : Faux. Car si l’herpès génital complique effectivement les rapports, il n’empêche pas d’avoir une vie sexuelle. Des traitements antiviraux peuvent réduire la fréquence des poussées et le risque de transmission. Il est également conseillé d’utiliser des préservatifs et d’éviter les rapports pendant les poussées.

« Avec le préservatif, pas de risque d'herpès »

M.G. : Faux. Les préservatifs réduisent significativement le risque de transmission, mais ne l’éliminent pas complètement, car le virus peut se trouver sur les zones de la peau non couvertes par le préservatif.

« Il est possible de sentir l’herpès arriver avant que les premiers signes soient visibles à l’œil nu »

M.G. : Vrai. Des signes précurseurs apparaissent six heures à deux jours avant l’arrivée d’un bouton de fièvre. Certaines personnes affectées par l’herpès ressentent des symptômes avant l’apparition visible des lésions, comme des sensations de picotement, de brûlure, de démangeaison ou de douleur dans la zone où une éruption herpétique est sur le point d’apparaître. Il est utile de commencer un traitement antiviral pour réduire la gravité de l’épisode ou le prévenir.

« Le stress peut provoquer une récidive d’herpès »

M.G. : Vrai. Le stress, parce qu’il affaiblit le système immunitaire ou augmente la production de certaines hormones (comme le cortisol), peut favoriser la réactivation d’herpès et provoquer une nouvelle poussée. D’autres facteurs peuvent également déclencher des récidives, tels que la fatigue, les changements hormonaux (comme les menstruations), les maladies, les blessures ou une exposition au soleil (dans le cas de l’herpès labial). Mais le stress reste l’un des déclencheurs les plus courants des réactivations du virus.

 

* Erratum

Une coquille s'est glissée lors de la publication initiale de cet article le 18 novembre 2024. Les propos tenus ont été attribués au Dr Magali Garcia, médecin infectiologue au CHU de Poitiers. Or, c'est une homonyme, le Dr Magalie Garcia, docteur en médecine basée à Montpellier, qui a répondu à cette interview. La rédaction tient à leur présenter ses sincères excuses. L'article a été modifié dans ce sens avant republication.

Besoin d’une consultation chez un médecin ou un spécialiste ?

Découvrez Macif Mutuelle Santé, une complémentaire qui s’adapte à vos besoins.

Nous avons aussi séléctionné pour vous

Thématiques associées : Santé

Article suivant