Pleurs d’enfants : comment garder son calme ?

Qu’ils soient stridents, en continu, par intermittence ou encore sans raison évidente, les pleurs d’enfants peuvent mettre les nerfs des parents à rude épreuve. Éclairage d’un expert et conseils de maman pour y faire face au mieux.

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Rédaction SoPress

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Des pleurs parfois difficiles à supporter

Qui n’a pas eu d’enfants ne peut pas imaginer la force vocale d’un tout petit qui pleure et crie, ni la détresse ou même parfois l’irritation des jeunes parents lorsqu’ils sont confrontés à ce genre de crise. Comme l’explique Julie, jeune maman de 41 ans de deux garçons de 5 et 3 ans, Léo et Noah. « C’est simple, avec la maternité j’ai découvert que je ne supportais pas les pleurs de mon bébé. Physiquement. Ça me brisait littéralement le cœur. Et je devenais une boule d’angoisse qui se demandait ce qui pouvait bien lui arriver et évidemment si c’était grave si je n’arrivais pas immédiatement à le calmer. » Un aveu qui fait sourire Karine, car, comme le elle dit : « Moi non plus, je ne supporte pas les pleurs de ma fille, Jade. Pas parce que ça me brise le cœur, soyons honnête, mais parce que ça me casse les oreilles et me tape sur les nerfs. »

Première étape, on déculpabilise

Pourtant, toutes les deux font cette même confession : lorsque leur bébé pleurait, que ça les irrite ou les attriste, elles avaient surtout le sentiment d’être une mauvaise mère. « Je n’ai pas allaité mes enfants, raconte Julie, alors j’avais déjà l’impression d’être égoïste et en plus incompétente. » Alors que, selon le pédopsychiatre Stéphane Clerget*, il faut au contraire arrêter de culpabiliser. Car si les pleurs de notre bébé nous atteignent autant, « c’est qu’on est génétiquement programmés pour. Le pleur est un mécanisme de survie indispensable aux êtres humains, puisqu’ils ne naissent pas autonomes. Génétiquement, il y a une sélection naturelle qui fait que ce sont ceux qui ont des pleurs qui agacent, qui inquiètent, qui énervent, qui font réagir, bref qui touchent les parents, qui ont survécu. Il est indispensable que les pleurs nous fassent réagir : car si on n’intervient pas, il risque d’être en danger. La nature est bien faite. »

Trouver la cause des pleurs

On peut donc se féliciter que notre bébé pleure. Dans ces conditions, le meilleur moyen de garder son calme (et de faire cesser ses cris et ses larmes) c’est d’en trouver la cause. « C’est une règle, on ne le laisse pas pleurer un nouveau-né. Un pleur de bébé n’est jamais simulé, rappelle le Dr Clerget, mais toujours lié à un inconfort. Cependant certains enfants vont pleurer avec plus ou moins d’intensité selon leur personnalité, leur nature, leur anatomie. Mais en général, les pleurs sont proportionnels au degré d’inconfort. La première étape est de se demander pourquoi il pleure, même si on n’a pas forcément la réponse tout de suite. »

C’est justement de ne pas toujours réussir à comprendre ce qui provoquait les crises de son fils, qui stressait profondément Julie, jusqu’à ce qu’elle « fasse ce truc tout bête qui a réussi à canaliser mon angoisse et à l’apaiser : j’ai fait une liste de ce qui peut faire pleurer un bébé, du genre il veut un câlin, il faut changer sa couche, il a faim, il a froid-chaud, il a de la température, il fait ses dents… Et quand il pleurait, je passais la liste en revue. En fait, je n’en ai rapidement plus eu besoin, c’est devenu automatique, mais ça m’a bien aidée. Et pour son petit frère, j’ai même pu m’en passer ».

Trouver une méthode adaptée à son ressenti de parents

Karine qui s’irrite vite et qui a le sentiment de ne pas avoir suffisamment de patience pour trouver la solution aux pleurs, en a parlé avec son conjoint pour trouver une méthode à deux. « Rien que de formuler le problème, ça m’a beaucoup déculpabilisée. Et, en parlant entre nous, on a découvert que lui “résistait” mieux que moi face aux pleurs. Du coup, lorsque je n’en peux plus, il prend immédiatement le relais avec notre fille, tandis que je m’isole dix-quinze, voire parfois même trente minutes, dans une autre pièce avec des écouteurs dans les oreilles et de la musique hyper forte. Ça me permet de décharger la tension. » Mais tout le monde n’a pas la chance de pouvoir compter sur l’aide d’une autre personne. Et certaines, comme Julie, n’envisagent absolument pas de déléguer. « Ce qui a vraiment tout changé pour moi, et je n’exagère pas, c’est d’acheter une écharpe de portage pour la maison. J’ai quasiment tout fait avec Léo dedans quand il était tout petit : cuisine, ménage, même me maquiller. Ça l’apaisait beaucoup d’être contre moi quand il pleurait et moi, ça me donnait le sentiment de le consoler, tout en pouvant continuer à faire ce que je devais faire. J’ai fait la même chose avec son petit frère. » Quant au Dr Stéphane Clerget, s’il rappelle que « s’énerver est totalement inutile », car ça ne fera pas cesser les pleurs, mais concède que « le seul intérêt de s’énerver c’est que ça nous soulage parce qu’on est contrarié », il donne cette règle d’or : « Il ne faut jamais le faire devant l’enfant. »

 

* Auteur, entre autres, de L’Intelligence spirituelle de votre enfant (le livre de poche)

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