Récits de vacances ratées

Faites pour se changer les idées, les vacances ne sont pourtant pas toujours de tout repos. Semaine entre amis qui tourne mal, locations pourries… Récits de séjours qui tournent mal.

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So press
Rédaction SoPress

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Attention à la marée

Été 2005. Julie a 9 ans. Elle est en vacances avec ses parents en Bretagne et, aujourd’hui, ils ont décidé de visiter une petite île sur la côte de Port-blanc (Côtes-d’Armor). Ils partent de bonne heure, garent la voiture sur le parking prévu à cet effet, et traversent le banc de sable et de caillou qui permet d’accéder à l’îlot à marée basse. « On a fait un pique-nique sur place, puis on a passé l’après-midi à se promener », se souvient Julie. Alors que l’après-midi s’étire, la mère de Julie, Nathalie, propose de rentrer : « La marée commence à remonter, on devrait partir maintenant. » Son père, trop occupé à prendre des photos, approuve machinalement d’un signe de tête. Nathalie attrape Julie par la main et se dirige vers le passage vers le continent, déjà humide. La mère et sa fille sont obligées d’enlever leurs chaussures pour traverser. Ce n’est qu’en arrivant de l’autre côté, au sec, que Julie réalise que son père n’a pas suivi le mouvement. « Une vingtaine de minutes plus tard, on l’a vu débarquer au loin et tenter de traverser, mais l’eau avait déjà beaucoup monté. Il aurait dû nager, mais ce n’était pas possible avec son appareil photo et son téléphone. » Résultat : Nathalie se retrouve à appeler les secours qui viendront chercher le père de Julie quelque temps après, non sans se moquer ouvertement de lui. « Il était vert de rage, il a mis deux-trois jours à arrêter de bouder, mais en même temps, c’était de sa faute », en rigole encore la jeune femme aujourd’hui.

Séjour en famille imprévu

Parfois, comme dans le cas de Julie, il suffit d’un détail pour faire dérayer un plan idyllique. Dans d’autres, la douche peut être bien plus froide. Il y a deux ans, Mathéo et Philippine décident de passer une semaine de vacances en Italie, à côté de Sienne. Ils ont réservé une petite maison isolée à la campagne. Mais surprise, quand ils arrivent sur les lieux et que les propriétaires leur montrent leur chambre… au sein de la maison familiale. « L’annonce n’était pas claire du tout, en fait, ils étaient dans la maison. Notre semaine en amoureux s’est transformée en échange linguistique. Ils étaient gentils, mais ce n’est pas du tout ce que nous avions en tête », se désole encore Mathéo, qui en rit volontiers aujourd’hui : « Depuis, nous vérifions attentivement toutes les informations et envoyons toujours un message pour échanger avec les loueurs avant le départ. »

Cabane au fond des bois

Auberge, hôtel, camping, location… Quand on rencontre un problème avec le logement réservé pendant ses vacances, la situation peut même parfois virer au drame. Manon s’en souvient. Alors qu’elles arpentent l’Arizona, aux États-Unis, à Noël 2019, elle et son amie Flora réservent en ligne un endroit où passer la nuit. « On était dans une réserve hopi (un peuple amérindien, ndr), c’était le seul logement à 200 km à la ronde. Le propriétaire n’avait pas de description, on a trouvé ça un peu étrange, mais on n’avait pas d’autres choix possibles », se remémore-t-elle. Après plusieurs kilomètres sur une route en terre, les deux amies arrivent à une clairière, dans laquelle se découpent une petite cabane et, quelques mètres plus loin, une tente. À peine garées, les deux jeunes femmes sont accueillies par les aboiements assourdissants de plusieurs chiens, qui encerclent la voiture.

La peur grandit lorsque, dans l’encadrement de la porte, se découpe une énorme silhouette. D’un cri, l’homme fait fuir les chiens. « On lui a expliqué qu’on avait réservé sur Airbnb, on s’est présentées en essayant d’être souriantes. Il s’est contenté de lâcher un grognement et de nous faire signe d’entrer. » L’intérieur de la cabane était sommaire : un four, une table, des chaises et un lit. Flora est terrifiée. Manon, elle, tente de garder une contenance et propose à son hôte de faire réchauffer des pizzas achetées sur la route. Leur hôte, quant à lui, engloutit l’entièreté de son repas sans un mot. « Nous étions au milieu de nulle part et nous n’avons pas réussi à fermer l’œil de la nuit. » Le matin, les deux jeunes femmes font leurs affaires le plus discrètement possible, referment la tente qui leur a servi d’abri en silence, sautent dans la voiture et déguerpissent le plus rapidement possible. Avec la sensation de l’avoir échappé belle.

Coup de jus

Frôler la mort en vacances n’est pas le meilleur moyen de garder de bons souvenirs. Laura l’a appris à ses dépens. Il y a dix ans, la jeune femme décide d’inviter trois amis à elle dans la maison de vacances de sa famille, dans la campagne lotoise. La maison est ancienne, et l’installation électrique aussi. La jeune femme prévient ses hôtes de laisser le pommeau de douche accroché et de ne pas le toucher pour éviter de se prendre des coups de jus. « Je m’en souviens comme si c’était hier, raconte-t-elle. Un matin, Louis a débarqué en courant dans ma chambre, en hurlant que Martin s’était électrocuté. » À peine majeure à l’époque, Laura se précipite dans la salle de bain pour venir en aide à son ami qui convulse, étendu sur le sol. « J’avais peur de m’électrocuter aussi en le touchant et je ne savais pas quoi faire. » Après ces « dix minutes d’angoisse extrême » qui lui paraissent une éternité, la jeune femme appelle les pompiers. Alors qu’elle s’apprête à enfoncer la touche verte du clavier, son ami se relève, comme si de rien n’était, un large sourire aux lèvres. « C’était une blague, et ils étaient tous dans le coup. Ils avaient même caché une caméra pour filmer la scène », se désole Laura, qui se rappelle leur avoir « crié dessus ». Les jours qui ont suivi se sont déroulés dans une ambiance pesante : « Ce n’était pas drôle du tout, j’ai eu une peur terrible. Je ne suis jamais arrivé à digérer cette histoire. » Résultat : « Des vacances ruinées, pour une blague de mauvais goût. »

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