Qu’est-ce que la prématurité ?
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit comme prématurée toute naissance survenant avant 37 semaines d’aménorrhée (absence de règles). Aujourd’hui, la limite de viabilité d’un prématuré (limite en dessous de laquelle le bébé ne sera pas réanimé) est fixée à 22/23 semaines d’aménorrhée (SA) et à un poids d’au moins 500 grammes. La prématurité suscite donc souvent de l’inquiétude, d’autant qu’avec un million de décès par an, elle reste la première cause de mortalité infantile chez les enfants de moins de 5 ans. Pourtant, avec un suivi médical adapté et des soins intensifs, ces bébés peuvent se développer parfaitement normalement. Les défis restent cependant multiples selon le degré de prématurité et la santé générale du bébé à la naissance, ainsi que la qualité des soins reçus en néonatologie.
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Selon Amélie, pédiatre dans le XXe arrondissement de Paris, « la prise en charge d’un bébé prématuré est un travail d’équipe. Nous avons fait d’énormes progrès ces dernières années grâce aux technologies de pointe. Cependant, chaque cas reste unique, et la famille doit être soutenue tout au long du processus. Les parents jouent un rôle essentiel, même durant les premières semaines où le bébé est encore en soins intensifs. Un accompagnement psychologique et un suivi médical sont cruciaux pour le développement du bébé à long terme ».
La prématurité se mesure en quatre stades
La petite prématurité concerne les naissances entre la 33e et la 36e semaine d’aménorrhée. La grande prématurité, entre la 28e et la 32e semaine. La très grande prématurité, entre la 26e et la 27e semaine. Enfin, l’extrême prématurité concerne les naissances survenant avant la 26e semaine. La prématurité survient spontanément dans 70% des cas, et résulte souvent d’une rupture des membranes ou d’un travail prématuré naturel. Mais la prématurité peut être aussi induite, quand l’équipe obstétricale décide de provoquer l’accouchement en raison de risques pour la mère et/ou pour l’enfant. Ces naissances ont le plus souvent lieu par césarienne.
« À la 26e semaine de ma grossesse, j’ai dû être hospitalisée, car ma poche des eaux était rompue. Mes jumeaux sont nés peu après, sans être considérés, à quelques jours près, comme très grands prématurés. Ils ont tout de même été directement placés en soin intensif et en couveuse. Ça a été un choc : retourner seule à la maison a été très difficile, même si j’allais les voir tous les jours. Les médecins nous ont rassurés et ont été incroyablement présents pour nous. Aujourd’hui, ils vont très bien, mais ces premières semaines m’ont durablement marquée », raconte Sophie, maman de Romane et Louis, qui ont aujourd’hui 5 ans et se portent parfaitement bien.
Quelles sont les grossesses les plus à risque de prématurité ?
Les principales pathologies qui causent la prématurité peuvent être l’hypertension artérielle sévère, le retard de croissance grave (RCIU) ou l’hémorragie maternelle. Les grossesses multiples, les infections et les maladies chroniques, comme le diabète, sont aussi des facteurs. Enfin, il y aurait aussi une influence génétique. Ainsi, Jeanne, qui ne présente pourtant aucun facteur de risque, a eu trois enfants nés chacun vers 34 semaines : « Dans ma famille, les enfants sont tous nés en avance, ceux de ma mère, de ma grand-mère, mais aussi de mon arrière-grand-mère ! Chez nous, on doit avoir hâte de vivre ! », raconte en riant la quadragénaire. Le plus fréquemment pourtant, la cause de la prématurité n’est pas identifiée et des recherches complémentaires sont nécessaires. « Tout ce qui concerne la périnatalité – la fertilité, la grossesse, l’accouchement ainsi que les premiers mois de vie de l’enfant – reste encore très mystérieux pour la médecine, explique Amélie, la pédiatre. Et encore plus particulièrement les causes exactes du déclenchement des contractions entraînant l’accouchement : à ce jour, nous ne sommes pas encore à 100% certains des raisons précises, et c’est donc difficile de prédire la date de l’accouchement ainsi qu’une éventuelle prématurité. »
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