Lectures et inventions d’histoires pour les petits
Dès ses premiers mois, un rituel de lecture d’histoire s’est instauré au coucher du petit garçon de Vincent pour nourrir son imaginaire et le stimuler. En grandissant, le petit Marius s’est aussi mis à écouter en boucle des histoires sur CD, durant la journée, mais également pour s’endormir le soir. Éléonore et sa petite fille Michelle avaient, elles, inventé le « jeu des histoires d’oreilles ». « On se chuchotait à tour de rôle des micro-histoires qu’on inventait spontanément », explique-t-elle. Vers 2-3 ans, les parents de Marius lui ont offert des dizaines de mini-figurines d’animaux. « Il en était fan. Il inventait des histoires et jouait avec à longueur de journée », se souvient Vincent, son père. Plus tard, vers ses 6 ans, il créait des saynètes, les filmait et faisait des montages en stop motion tout seul avec sa tablette.
Dessins, jardins secrets et monstres
Comme beaucoup d’autres, les enfants d’Éléonore sont fascinés par le dessin qu’ils sont petits. La maman leur avait mis à disposition tout un éventail de matériel créatif (crayons de couleur, pastels, aquarelle, marqueurs, perles, mosaïques…) et l’imagination des enfants se libérait. Parfois, elle donnait des thèmes de dessin à sa fille, comme « un jardin secret » ou « une rue animée » et celle-ci imaginait tout un monde sous ses crayons. Ensemble, la famille s’amusait aussi à faire des « cadavres exquis ». Inventé par les surréalistes, ce jeu collectif consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes sans qu’aucune d’elles ne puisse tenir compte des collaborations précédentes. « C’était très drôle de dessiner ensemble un personnage dont les parties du corps n’avaient rien à voir les unes avec les autres », se souvient-elle. Depuis ses 5 ans, Marius, lui, passe son temps à inventer et dessiner des super-héros et des monstres, etc. Sa mère étant férue de bandes dessinées, le neuvième art a grandement nourri l’imaginaire du petit garçon. « Avant même qu’on l’inscrive à des cours de BD, il s’amusait déjà à dessiner ses planches personnelles. Il inventait son monde imaginaire avec ses propres histoires et personnages », raconte Vincent.
Création de jeux de société et construction
Vers ses 8 ans, Marius a commencé à créer de toutes pièces ses propres jeux de société. « Il découpait un carton sur lequel il collait une feuille blanche. Il imaginait et dessinait son jeu et décidait ses propres règles. Ça pouvait ressembler à des jeux de pions, comme le jeu de l’oie ou à des jeux d’échanges et d’achats de marchandises », explique le père. De son côté, à 10 ans, Michelle est quant à elle passionnée par les figurines et les constructions en briques. « Avec tout ça, elle a créé dans sa chambre toute une ville avec des maisons, des magasins, des routes et ponts en briques de bois, etc. Avec elle, on s’amuse ensuite à inventer des histoires avec les personnages », raconte Éléonore. Récemment, elle a d’ailleurs offert à sa fille un kit de construction de maquettes en carton et papier à découper et assembler.
Jeux de rôles
Depuis qu’il a 8 ans, Marius invente de plus en plus de jeux de rôle et de mises de scène avec ses cousins. « Ensemble, ils ont créé une chaîne de télévision avec un faux journal de 20 heures et ses journalistes. Et aussi, un village factice dans le jardin de leur grand-mère ou une enquête filmée où ils s’aventuraient dans le grenier », se souvient Vincent. Guillaume se souvient aussi qu’à cet âge-là, ses enfants inventaient et construisaient des histoires et des scénarios autour du Seigneur des anneaux lorsqu’ils étaient à la campagne chez leurs grands-parents. « Parfois, ils créaient des fusils avec des lego, enfilaient des casques et se mettaient dans la peau de militaires, ajoute Guillaume. Notre vocation a toujours été celle de leur donner accès à des outils pour qu’ils puissent constituer leur propre imaginaire. Plutôt que jouer avec eux, on préférait les guider et les accompagner dans leur évolution et dans leur quotidien, et laisser libre cours à leur imagination. » Aussi, les parents veillaient à ne pas surstimuler leurs enfants et à les confronter à l’ennui, propice au développement de l’imagination.
La musique pour éveiller l’imagination et le sport
Par ailleurs, Guillaume a insisté sur l’importance des activités extrascolaires. Tandis qu’Alix, 12 ans, s’épanouit dans la danse, le hockey sur gazon, la natation, le piano et le dessin, Louis est passionné de judo et de piano depuis toujours. La musique, source inépuisable de créativité, a grandement éveillé son imagination. « Enfant, Louis se réfugiait dans la musique et créait son propre univers musical. Parfois, il écoutait et déchiffrait à l’oreille des musiques de films puis essayait de les rejouer. Parfois, il composait spontanément », se remémore Guillaume.