Fêter Noël... autrement !

"Jingle bells, jingle bells…", mais parfois le cœur n’y est pas tout à fait. Fête familiale par excellence, Noël n’est pas forcément une période simple quand on sait qu’on va le fêter loin des siens. Petit guide pour tout de même embrasser pleinement l’esprit de Noël qu’on soit seul et/ou sans sa tribu…

Temps de lecture : 6 min

Bande organisée

On dit souvent que les amis sont la famille qu’on s’est choisie. Alors c’est naturellement vers eux que se sont tournés Alexandre et Yuni, 30 et 33 ans, pour réveillonner entourés. « La famille de Yuni habite en Corée du Sud, quant à moi, je n’ai plus mes parents et mon frère, dont je ne suis pas spécialement proche, vit à Dublin. Notre premier Noël, il y a six ans, on l’a passé en amoureux. Et on s’est dit : “Plus jamais !”, se souvient en rigolant Alexandre. On a toutes les autres soirées de l’année pour être en tête à tête et être comme deux esseulés le 24 décembre nous a collé le bourdon. À 22 heures, on était couchés ! » Pour ne plus vivre cette situation, le jeune couple a trouvé la solution qui lui convient. « Depuis, on organise un vrai dîner de Noël à table, petits cadeaux au pied du sapin qu’on ouvre à minuit, avec les amis qui ne vont pas dans leur famille, par obligation ou choix, explique Yuni. On est entre douze et seize chaque année et les invités ne sont jamais tout à fait les mêmes : entre les célibataires qui ont rencontré quelqu’un dans l’année, ceux qui ont eu des enfants ou ceux qui se sont finalement réconciliés avec leur famille… Mais tous nos amis le savent : s’ils sont seuls pour Noël, ils auront toujours un endroit où le fêter avec des gens qui les aiment. » Le plus drôle ? « Depuis qu’on fait ça, c’est le 31 qu’on passe en amoureux ! », s’amuse Alexandre.

 

La e-dinde de Noël

Un Noël entre amis ? Si Chloé, célibataire de 37 ans, adore ses amis, elle n’en démord pas : Noël pour elle, c’est en famille avec sa mère et ses sœurs adorées. « On a toujours été inséparables avec mes deux sœurs, mais à cause de nos jobs respectifs, on s’est retrouvées éparpillées aux quatre coins de la France et notre mère habite de toute façon un trop petit appartement où elle ne peut pas nous recevoir, se désole la trentenaire. Certaines années, on arrive à se retrouver toutes ensemble, mais c’est vraiment rare, et puis en train, ça coûterait une fortune à mes sœurs qui ont chacune trois et quatre enfants. » La solution ? Un réveillon via Zoom. « C’est le seul truc positif que nous aura donné le Covid. Ce n’est évidemment pas idéal, mais c’est mieux que rien, ça me ferait trop mal au cœur de ne pas voir la joie de mes neveux et nièces ce jour-là, et surtout, ça nous donne l’impression d’être vraiment toutes ensemble. On va jusqu’à se faire exactement le même menu. »

 

Nos chers voisins

Andreas, 53 ans, a trois enfants âgés de 9 à 14 ans, mais, comme beaucoup de divorcés, il ne les a pour Noël qu’une année sur deux. « Avec leur mère, on s’est séparés il y a sept ans et ça ne s’est pas passé le mieux du monde, du coup, que ce soit pour leurs anniversaires ou Noël, il est inenvisageable qu’on les fête encore ensemble. Alors, une année sur deux, j’étais en mode papa déprime, soupire le quinquagénaire. Je pourrais aller chez ma sœur, même si elle n’habite pas à côté, mais sa belle-famille achèverait de me déprimer. Déjà que ma sœur a du mal, mais elle, elle est obligée… »  Andreas le reconnaît : sa chance a tourné le jour où ses nouveaux voisins ont emménagé dans la maison mitoyenne, il y a quatre ans. « C’est un jeune couple sans enfant et j’ai tout de suite accroché. Surtout avec lui. Quand ils ont su que je passais Noël seul, ils m’ont gentiment invité. J’ai pensé que c’était par politesse, mais en les voyant insister, j’ai fini par accepter. Et j’ai vraiment bien fait ! Leur famille respective est aussi sympa qu’eux, je me réjouis de les retrouver cette année. Et il y aura même aussi notre voisine d’en face, une dame de 77 ans : elle est devenue veuve il y a quelques mois et elle ne voulait absolument pas fêter Noël comme les autres années, elle dit que ça lui ferait trop de peine. »

 

Les associations sur le pont

Pour Françoise aussi, fringante Parisienne et veuve de 81 ans, c’est un voisin qui l’a sorti de la solitude l’an dernier : « J’ai un petit-fils que j’adore, mais à cause de son métier, c’est impossible pour lui d’être à Paris à Noël. Pas grave, on se voit à d’autres moments. Alors, d’habitude, je regarde la télé en mangeant des blinis au tarama, mais l’an dernier, je suis tombée par hasard sur le jeune voisin qui occupe une des chambres de bonne au-dessus de chez moi. C’est un étudiant libanais et il ne pouvait pas retourner à Beyrouth pour les fêtes. Alors je l’ai invité chez moi. J’ai fait les choses bien : champagne, petits fours, mes fameux blinis au tarama et une sublime bûche. On a beaucoup discuté, appris à se connaître, confronté nos cultures et nos générations. Ça a été une délicieuse soirée. Mais cette année il retourne dans sa famille. Il n’empêche, l’expérience m’a tellement plu que je me suis renseignée et, par le biais de ma paroisse, le 24, je recevrai deux jeunes étudiantes étrangères qui, elles aussi, sont seules pour les fêtes. » L’association StudHelp, qui a pour vocation de lutter contre la précarité alimentaire des étudiants à l’année en mettant en contact des étudiants avec des particuliers prêts à leur venir en aide, lance sa deuxième édition de repas solidaires*, une initiative qui permet de partager un repas de fête avec un ou plusieurs étudiants (du 23 décembre au 2 janvier). Jean-Marc, 61 ans, lui, a choisi de faire du bénévolat pour une banque alimentaire : « Au moins je me sens utile. D’une certaine façon c’est moi que ça réconforte le plus. » Le site JeVeuxAider.gouv.fr* lance comme chaque année au mois de décembre un appel pour lutter contre l’isolement : bénévolat, maraudes, distribution de repas chauds.

 

Seul et joyeux, c'est possible aussi !

Mais il y a aussi ceux qui, comme Mina, 38 ans, ont découvert que, finalement, fêter Noël seul, ils adoraient ça ! « À la fin, c’est la seule soirée sans obligation, sans pression… Quand je vois les gens se stresser pour les courses de Noël, je me sens privilégiée. Je me choisis un film ou une série – parfois ça fait des mois que j’ai envie de le/la regarder, mais je garde ça justement pour le soir de Noël -, je prends un bain, mets mon pyjama le plus douillet et me fais un plateau-repas avec tout ce que j’aime, mais principalement du chocolat, rigole-t-elle. Et je passe un Noël fantastique. » Ça vaut le coup d’essayer !

 

Nous avons aussi séléctionné pour vous

Thématiques associées : Loisirs

Article suivant