Communication et flexibilité
Des amis qui se fâchent et des vacances qui tournent au vinaigre. Le scénario est bien connu des amateurs de comédie française. Cette situation a inspiré le scénario de bon nombre de films à succès, des Petits Mouchoirs à Barbecue. Peut-être parce que ces vacances entre potes, gâchées par des conflits, on les a tous un peu vécues. Choix du logement, répartition des tâches ménagères, planning des activités… Partir en voyage en groupe peut s’apparenter à un parcours du combattant qui requiert quelques ajustements. Cet été, comme tous les étés, Stéphane va passer ses vacances avec sa femme, ses deux filles et différents groupes d’amis au gré des destinations. Une semaine à Sarzeau, une à Hossegor puis une dernière à Réville dans le Cotentin. La grande expérience de voyages collectifs de cet ingénieur réseau de 48 ans lui autorise quelques conseils.
Le premier selon lui : il faut y aller progressivement. « Dans un premier temps, mieux vaut ne partir que quelques jours avec ces copains qu’on ne connaît pas si bien que ça. C’est comme quand on se met en couple, on n’emménage pas immédiatement ensemble. »
Ensuite, pour que le collectif fonctionne, pas question d’imposer un planning d’activités minutées, où le petit déjeuner se prend impérativement entre 8h15 et 8h45 : « Certaines personnes sont terrifiées par le vide et imposent un programme. Je ne sais pas si les gens sont chefs de projet en vacances, mais ça peut être agaçant, il faut une certaine flexibilité », analyse le quadra. Le groupe ne doit pas être synonyme d’inertie collective. Il faut que chacun conserve un certain espace de liberté : « Pour que cela fonctionne, on n’est pas obligés de tout faire ensemble. Il ne faut pas se laisser bouffer par le groupe. »
Les bons comptes font les bons amis
Quand il part en vacances avec des amis, Stéphane est bien souvent le chic type qui fait tout. Infatigable, on le retrouve aussi bien en cuisine qu’au supermarché. Dans un collectif, c’est un joueur indispensable, toujours au four et au moulin. Mais tout le monde n’est pas comme lui. Tout le monde connaît dans son entourage, ce camarade sympa et aimable à l’heure de l’apéritif, mais rétif à toute tâche ménagère et à toute contrainte. Charline, 30 ans, organise quasiment chaque été des vacances avec ses amis. Quand elle reçoit avec sa sœur dans la maison familiale du Sud-Ouest, l’architecte a coutume d’établir quelques règles élémentaires de vie en groupe pour éviter que les poids morts ne deviennent rapidement des sources de tension pour le reste du groupe : « Je n’aime pas les sujets qui peuvent générer des tensions, alors on définit un planning avec plusieurs équipes qui ont toutes des tâches à effectuer en fonction des jours. Par exemple, mettre la table, débarrasser ou faire les courses. »
Son petit secret ? Gérer l’organisation de manière ludique pour que chacun joue le jeu : « Par exemple, donner des gages ou des noms rigolos aux équipes. » Des quelques mauvaises expériences passées, elle a tiré quelques enseignements pour éviter les conflits. Le premier : les bons comptes font les bons amis. « C’est dur de partir avec des gens qui n’ont pas le même pouvoir d’achat, dans ce cas, ce qui est important c’est de mettre au point un budget pour que tout le monde soit raccord et qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises », explique la jeune femme originaire de Bordeaux.
Kids friendly
Un type d’invités complexifie encore la donne : les enfants. Tout le monde connaît ce couple d’amis avec qui personne ne veut plus partir, car leurs enfants sont pénibles. L’éducation est souvent un sujet sensible et mieux vaut prendre quelques précautions pour éviter qu’elle ne vienne envenimer la situation. Ainsi, face au sujet complexe des écrans, personne n’a la même politique. Stéphane est assez strict sur le sujet, limitant le temps d’écran de ses enfants à une trentaine de minutes quotidiennes, quand certains de ses copains sont plus laxistes ou totalement inflexibles. Or, quand les règles varient selon les familles, cela devient une source de négociations et de frustrations permanentes pour les enfants. Dès lors il existe une solution simple à appliquer : « Au début des vacances, les adultes doivent édicter des règles et mettre une politique claire en commun. Par exemple, les enfants ont le droit à un dessin animé avant de se coucher et c’est tout. »
Pour le reste, il faut savoir être flexible et tolérant. Personne n’élève ses enfants de la même façon, et il est impossible de donner des conseils en matière d’éducation sans brusquer ses amis : « Il ne faut absolument pas faire d’ingérence », résume Stéphane. Là encore, la bonne solution semble être la communication et l’établissement de règles communes en amont. Voilà qui devrait éviter de finir vos vacances fâchés.