La mort inattendue du nourrisson (MIN) désigne la même chose que la mort subite du nourrisson (MSN)
FAUX
La MIN est officiellement définie comme suit : « Le décès subit d’un enfant âgé de 1 mois à 1 an jusqu’alors bien portant, alors que rien dans ses antécédents connus ni dans l’histoire des faits ne pouvait le laisser prévoir » (source : Santé publique France). « Les MIN concernent des bébés qui étaient en bonne santé avant leur décès », résume Fabienne Kochert. Le corps médical parvient à expliquer environ la moitié de ces décès à l’issue de bilans étiologiques, lesquels peuvent comprendre une autopsie. Les causes identifiées sont en général d’origine infectieuse, génétique, cardiaque, métabolique, traumatique ou accidentelle. Et pour la moitié des MIN que les experts ne sont pas parvenus à expliquer, on parle de « mort subite du nourrisson » (MSN). D’où la distinction terminologique.
Les MIN sont encore fréquentes en France de nos jours
FAUX
« Il s’agit de 250 à 350 nourrissons chaque année », assure Fabienne Kochert. Certes, c’est un chiffre élevé, et la France est l’un des pays européens les plus touchés, selon Santé publique France, mais les campagnes de prévention menées depuis les années 1990 ont permis de réduire ces décès de 75 %. « D’où l’importance de marteler les messages de prévention, insiste la pédiatre. C’est pourquoi il y a des opérations menées dans les maternités, les structures d’accueil et chez les assistantes maternelles. » Elle ajoute que la Société française de pédiatrie a mis en place un protocole de recherche et des actions de sensibilisation visant à faire évoluer les emballages de couches et de matériel de puériculture, souvent illustrés par des bébés couchés sur le ventre, une position responsable d’une grande partie des MIN.
Coucher son nourrisson sur le ventre est très dangereux
VRAI
« Le principal conseil de prévention, affirme Fabienne Kochert, c’est le couchage des bébés sur le dos. Car le fait de les coucher sur le ventre représente un risque majeur d’obstruction des voies aériennes respiratoires supérieures et d’arrêt cardio-respiratoire. Alors, même si on trouve qu’ils sont inconfortables dans cette position au début, il faut insister et ils finissent par s’habituer. » Elle recommande aussi d’être très ferme avec les proches ou les assistantes maternelles ayant conservé des habitudes révolues et pensent que les enfants digèrent mieux en dormant sur le ventre. Selon Fabienne Kochert, il faut que les moments où le tout-petit est placé sur le ventre fassent l’objet d’une grande vigilance. « À partir d’un mois, on peut les stimuler un peu dans la journée en les mettant sur le ventre pour renforcer leur tonus musculaire au niveau de la nuque, pour l’éveil à la motricité, précise la spécialiste. Mais cela doit se passer dans la journée, sous surveillance. » La nuit, les nourrissons doivent dormir sur le dos et dans des conditions de sécurité particulières : « Sur un matelas, ferme, pour que le bébé ne puisse pas s’enfoncer, et sans tour de lit, ni oreiller, ni couette, ni doudou, c’est-à-dire en éliminant tout ce qui pourrait obstruer les voies respiratoires aériennes supérieures », détaille le docteur Kochert.
Surélever son nourrisson en cas de toux est un bon réflexe
FAUX
S’il est parfois judicieux de surélever les jeunes enfants dans leur lit quand ils toussent, notamment en cas de bronchiolite, à l’aide d’oreillers placés sous le matelas, c’est une pratique à proscrire avec les nourrissons. « C’est très dangereux, avertit la pédiatre. Le bébé peut glisser, se retrouver sous la couette et ne plus pouvoir respirer. »
La mauvaise qualité de l’air est une des causes de MIN
VRAI
Couplée à d’autres facteurs tels que la prématurité, le faible poids de naissance, ou une période critique du développement neurologique, respiratoire et cardiaque (de 1 à 4 mois), l’exposition à des facteurs de stress environnementaux, tels que le tabagisme passif, constitue une situation à risque. Il est important que l’air de la chambre soit sain, qu’il circule, que la pièce soit aérée régulièrement et non surchauffée (entre 18°C et 20°C). Fabienne Kochert insiste sur l’importance de ne pas fumer dans le logement et d’être prudent avec les chauffages d’appoint.
Le « cododo » en famille est recommandé jusqu’à 6 mois
VRAI ET FAUX
Si faire dormir les bébés dans la chambre des parents durant leurs 6 à 12 premiers mois est fortement recommandé, les faire dormir dans leur lit s’avère, en revanche, éminemment risqué. La pédiatre rappelle que les oreillers, les couettes et les corps peuvent obstruer les voies respiratoires des petits, et conduire à l’asphyxie. Elle conseille d’opter pour un lit à part ou un lit de cododo, accroché au lit des parents.
Pour aller plus loin
https://www.omin.fr/espace-prevention/, le site de L’Observatoire des morts inattendues du nourrisson
https://www.mpedia.fr/, le site destiné au grand public de l’Association française de pédiatrie ambulatoire
Santé publique France