« Vivre la grossesse en solo, c’est vraiment particulier parce que ça ne correspond pas du tout à l’image que l’on se fait de la femme enceinte, raconte Cécilia. Depuis petite, on imagine que le jour où on aura un enfant, ce sera avec la personne qu’on aime mais la vie ne se déroule pas toujours comme on nous a dit qu’elle se passerait. »
Grossesse en solo : mélange compliqué entre solitude et liberté
Séparée du père de son enfant depuis l’annonce de la grossesse, Cécilia a vécu une aventure en dents de scie. « Évidemment, subir la rupture était très douloureux, mais c’est rapidement passé au second plan par rapport à ce qui m'attendait en étant enceinte seule. Les priorités ont été redistribuées et les plans changés. Je devais d’abord veiller sur ma santé et celle du bébé, et me projeter dans la suite, je devais par exemple réfléchir à la personne à qui je demanderai d’être présente avec moi pour l’accouchement. La solitude pouvait être pesante, surtout dans les moments de stress, mais parfois aussi, ne devoir rendre de compte à personne avait du bon. Je pouvais faire des choix, comme celui du prénom, que je n’avais pas à justifier. »
Des sentiments mitigés qu’a aussi ressenti Margot. « Ce qui manque vraiment, c’est le partage. Quand on le sent bouger pour la première fois par exemple, on a envie de le dire, de le partager, et là j’ai pu ressentir de la solitude. Après, j’ai aussi essayé de tirer le positif. Par exemple, on peut se laisser aller, on a pas d'efforts à faire pour l'autre et ça, ça peut faire du bien.»
Femmes enceintes seules, plus vulnérables que les autres ?
Céline Puill, sage-femme, a pu constater que certaines femmes enceintes seules pouvaient voir leurs anxiétés exacerbées par rapport à celles en couple. « La grossesse est parsemée de craintes, plus ou moins lourdes, que toutes les femmes peuvent ressentir mais chez les futures mères seules ça peut prendre d’autres proportions. Il faut gérer seule le stress face aux inquiétudes médicales, aux démarches administratives, à l’organisation du quotidien, aux impératifs financiers. »
Dans ces situations, le fait que la grossesse en solo ait été choisie ou subie peut avoir son importance. « Lorsque ces femmes ont fait le choix d’être enceinte seule, elles sont souvent très informées, elles ont prévenu leur entourage et ont construit en amont, dans la mesure du possible, un cercle de personnes de confiance et de soutien, explique Céline Puill. Lorsque la situation est subie, après une séparation par exemple, c’est beaucoup plus compliqué parce qu’il faut gérer en plus l'état émotionnel et le fait de ne pas être préparée à tout gérer seule. Cela peut être un facteur supplémentaire de vulnérabilité. »
Futures mères solos, l’importance de l’accompagnement
Être bien entourée devient encore plus essentiel lors d’une grossesse en solo. « On dit qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée, et ça c’est sûr, un mauvais partenaire peut empirer les choses, analyse Céline Puill. Mais c’est super important d’être entourée quand on est enceinte seule. Un entourage présent - familial, amical ou autre - permet de construire des repères, de faire face aux inquiétudes, de récupérer des informations. L'entourage est fondamental pour obtenir une aide concrète. Plus la femme a des ressources à disposition, mieux se passera cette grossesse en solo. »
Pour la sage-femme, il est important de garder en tête que grossesse en solo ne rime pas nécessairement avec galère permanente. « Même s'il y a des problématiques non négligeables, le lien avec le bébé peut être aussi une ressource comme pour toutes les grossesses. C’est une période avec des ambivalences et des surprises. Sentir la vie en soi peut en être une belle voire même une particulièrement enrichissante. »
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